Évolution de l’aire de répartition des arbres dans le contexte du changement climatique (TRECC)

Ce projet a évalué comment l’évolution des conditions climatiques modifiera l’aire de répartition des espèces d’arbres, en tenant compte de l’adaptation. Plus précisément, les questions suivantes ont été abordées: (1) dans quelles conditions les plages de distribution se déplaceront-elles et à quelle vitesse? (2) Les populations à la limite de faible latitude de la distribution survivront-elles, s’adapteront-elles ou s’éteindront-elles? Ces questions ont été abordées par l’utilisation combinée de deux approches existantes: modélisation théorique et fondée sur les processus.

TRECC a développé un modèle théorique spatialement explicite de l’évolution de l’aire de répartition des espèces, en tenant compte de l’évolution conjointe de la démographie et de l’adaptation de multiples caractéristiques d’une espèce répartie le long d’un gradient environnemental.  Ainsi, le projet de recherche a permis de comprendre comment la complexité des espèces peut limiter leur capacité à faire face aux changements environnementaux. Toutes les espèces sont confrontées à des changements dans différentes variables environnementales (chute de pluie, température, événements extrêmes, et bien d’autres), ce qui conduit à des pressions sélectives sur plusieurs caractères, qui sont généralement liés par des compromis. Dans l’ensemble, le fait que l’adaptation soit nécessaire pour plusieurs caractéristiques limite la capacité d’adaptation. L’une des principales conclusions de ce projet est la connaissance acquise sur le rôle que joue la plasticité phénotypique dans l’augmentation de l’aire de répartition d’une espèce. Ce rôle semble limité pour trois arbres européens, et la plasticité semble s’adapter surtout aux frontières de l’aire de répartition. En outre, le projet avertit que les projections sur les espèces ne devraient pas être basées sur l’atlas. Le projet propose des solutions pour fournir des estimations robustes de la répartition des espèces basées sur de multiples modèles, qui peuvent ensuite être extrapolées avec plus de certitude aux futurs scénarios climatiques.