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Études de cas

Restauration adaptative des anciens salons à Camargue, dans le sud de la France

Restauration adaptative des anciens salons à Camargue, dans le sud de la France

Un grand projet de restauration a débuté en 2011 dans les anciennes salines de Salin-de Giraud, situées au sud-est du delta du Rhône, dans le Parc Naturel Régional de Camargue et la Réserve de l’Homme et de la Biosphère de l’UNESCO. Ce site représente une vaste zone côtière de 6 500 ha dans les communes d’Arles et de Saintes-Maries-de-la-Mer, partiellement transformée et utilisée pour la production industrielle de sel de 1950 à 2008. Il a été caractérisé par une forte artificialisation, avec des digues en bord de mer et une déconnexion entre différents plans d’eau utilisés comme étangs pour l’extraction du sel. Après l’acquisition de la zone par l’Autorité côtière française (Conservatoire du Littoral), un changement fondamental dans la vocation du site de la production de sel à la restauration des zones humides a guidé la nouvelle stratégie de gestion, transformant les salines formant une zone tampon pour atténuer les effets des tempêtes et aussi l’élévation du niveau de la mer.

L’objectif principal des travaux, toujours en cours, est de restaurer les caractéristiques naturelles et les processus de l’écosystème afin d’assurer la connectivité entre les différentes masses d’eau, d’accroître la résilience naturelle et de réduire les effets du changement climatique et les risques de catastrophes naturelles. Les interventions ont été mises en œuvre selon l’approche de la solution basée sur la nature (NBS) et comprenaient la restauration des débits d’eau gravitationnels et l’abandon des digues en bord de mer conduisant à la création d’un littoral naturel. Des effets positifs ont déjà été détectés, d’un point de vue environnemental, social et économique. Les travaux de restauration ont également créé un nouvel espace pour les activités récréatives et ont permis de développer des connaissances dans le domaine de la dynamique et de la gestion côtières.

Description de l'étude de cas

Défis

Environ 70 % du delta de la Camargue est situé à moins de 1 m d’altitude, de sorte que la zone est extrêmement vulnérable aux inondations. Depuis les années 1860, le delta du Rhône a été presque achevé polderisé en raison de la construction de digues construites historiquement pour empêcher la zone côtière d’inondation. Cela a entraîné une forte réduction des apports de sédiments du Rhône, affectant la formation des dunes et accélérant l’érosion côtière. En outre, la région de Salin-de-Giraud a été intensément transformée pendant la période de production industrielle de sel (avec des transformations majeures entre 1950 et 1970), avec la création d’étangs d’évaporation et de cristallisation pour l’extraction du sel. La dynamique de l’eau et les conditions écologiques ont été fortement altérées: les plans d’eau utilisés pour l’extraction du sel ont été déconnectés des sous-bassins hydrographiques environnants, les digues le long de la côte ont permis un contrôle artificiel complet des poussées d’eau de mer et l’eau de mer a été pompée artificiellement au printemps et en été.

Les principaux défis après l’acquisition du site par le Conservatoire du Littoral ont donc été liés à un changement fondamental dans la vocation du site, de la production de sel à la conservation des zones humides en passant par la gestion adaptative et une approche NBS.

Selon une étude réalisée en 2018 par le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM), la Camargue devrait être progressivement plus vulnérable à l’érosion côtière et aux risques de submersion marine dus au changement climatique. Les élévations extrêmes du niveau de la mer, définies comme une onde de tempête de 100 ans, dans le scénario régionalisé d’élévation du niveau de la mer haut degamme (projection 95 % du RCP 8,5) sont projetées entre 1,6 et 1,8 m d’ici 2100, selon une étude évaluant le risque d’inondation pour les sites méditerranéens du patrimoine mondial de l’UNESCO. Des modèles de submersion marine liés aux événements extrêmes et à l’élévation projetée du niveau de la mer ont été réalisés par le BRGM à l’aide d’images LIDAR. Des modèles ont servi à guider la stratégie de gestion et le processus de réduction des risques de catastrophe.

Objectifs

Les objectifs de gestion suivants ont été fixés pour le projet de restauration des anciennes salines de Camargue:

  • Rétablir le fonctionnement hydrologique naturel du système, en reconnectant le site aux masses d’eau environnantes (lagunes intérieures, rivière Rhône et mer Méditerranée);
  • Restaurer les caractéristiques naturelles de l’écosystème des lagunes côtières et des côtes sablonneuses, y compris les dunes, la végétation salée et les marais salés;
  • Maintenir ou augmenter le site fonctionnant comme site de reproduction pour les oiseaux aquatiques;
  • Mettre en œuvre une gestion adaptative pour protéger la côte des tempêtes et de l’élévation du niveau de la mer;
  • Contribuer au développement durable, y compris au développement de l’écotourisme et des activités récréatives.

Dans l’ensemble, les travaux ont été réalisés afin de restaurer les caractéristiques naturelles et la résilience de l’écosystème afin de promouvoir une stratégie «espace d’hébergement» face au changement climatique et à l’augmentation des risques de catastrophes naturelles.

Options d'adaptation mises en oeuvre dans ce cas
Solutions

Le processus de restauration a été mis en place par le Parc Naturel Régional de la Camargue (gestionnaire de coordination) en partenariat avec l’Institut de Recherche Tour du Valat et la Société Nationale de Protection de la Nature (cogestionnaires) sous l’égide du Conservatoire du Littoral (propriétaire).

Le pompage artificiel de l’eau de mer dans les bassins d’évaporation utilisés pour l’extraction du sel a été arrêté et un vaste plan d’activités a été défini et a commencé à être mis en œuvre pour restaurer les débits d’eau gravitationnels et d’autres processus naturels. Les principaux travaux comprennent: (I) dragage de canaux, (ii) construction de nouvelles et remise en état des connexions existantes entre les anciennes salines et les écosystèmes saumâtres et d’eau douce environnants, et (iii) abandon des digues en bord de mer permettant à l’eau de circuler librement entre les lagunes des anciennes salines et de la mer Méditerranée. De plus, la digue construite en 1859 pour protéger les personnes et les biens, située plus à l’intérieur des terres, sera adaptée pour assurer la protection contre les inondations dans le delta du Rhône.

De tels travaux hydrauliques permettent la reconnexion de l’ancien hydrosystème salinier aux lagunes situées dans la réserve naturelle de Camargue à proximité et à la mer. La reconnexion des masses d’eau conduit à remodeler les chemins d’eau de manière naturelle, selon une approche NBS. Les sols nouvellement émergés et les cours d’eau restaurés deviennent de «nouveaux» habitats pour la végétation, les poissons, les oiseaux et d’autres populations fauniques. Selon cette approche, l’écosystème côtier devrait devenir plus résilient pour mieux faire face aux effets de l’élévation du niveau de la mer et des tempêtes marines, y compris les inondations associées.

Les travaux sont toujours en cours; les actions prévues pour l’avenir sont les suivantes: a) i) la poursuite de l’adaptation des digues de protection intérieure, en changeant leur emplacement; II) poursuite des travaux de restauration hydraulique et iii) création de pistes cyclables pour le tourisme durable et les activités récréatives. De nouveaux modèles visant à affiner l’analyse du risque de submersion en fonction des nouvelles connaissances sur l’élévation du niveau de la mer devraient guider ces actions à l’avenir.

Une surveillance environnementale est en cours de mise en œuvre pour évaluer la dynamique hydrologique et écologique du site et sera maintenue afin d’évaluer l’efficacité des nouveaux ouvrages hydrauliques prévus dans un proche avenir. Cela comprendra l’évaluation des fonctions hydrologiques et climatiques tampons des écosystèmes restaurés, ainsi que l’évolution de certains indicateurs de biodiversité tels que l’occurrence et la répartition des espèces de poissons migrateurs.

Pertinence

Cas principalement développé et mis en œuvre en raison d’autres objectifs politiques, mais avec une prise en compte significative des aspects d’adaptation au changement climatique

Détails supplémentaires

Participation des parties prenantes

Un dialogue avec les acteurs locaux et les habitants du village voisin de Salin de Giraud a été mis en place afin d’accroître la sensibilisation et l’acceptation de la communauté locale. Des réunions publiques, des visites guidées, des expositions de photos et des ateliers ont été organisés, avec la production de panneaux d’information, de brochures et de vidéos pour bien informer la population, sensibiliser davantage à la question des changements climatiques et partager les choix de gestion.

Facteurs de réussite et facteurs limitants

Plusieurs facteurs de succès ont favorisé la réalisation des travaux de restauration, notamment parce qu’ils ont été considérés comme bénéfiques par la communauté environnementale (re-naturalisation de l’écosystème), la communauté scientifique (développement des connaissances) et la société en général (zone tampon atténuant les effets des tempêtes et de l’élévation du niveau de la mer et nouvelle zone pour les activités récréatives) La possibilité d’économiser des fonds publics, en investissant dans une intervention moins coûteuse par rapport à l’entretien des digues en bord de mer, a certainement favorisé l’adoption de cette approche.

Même si plusieurs initiatives d’information de la communauté locale étaient organisées, la mise en œuvre du projet de restauration a rencontré une certaine résistance des habitants qui ont eu du mal à accepter que la digue du front de mer ait été abandonnée. La nécessité d’améliorer la communication et la collaboration avec la communauté voisine afin d’accroître l’acceptation de la poursuite des travaux a clairement émergé.

En outre, plusieurs incertitudes quant à la réaction de l’écosystème aux interventions de restauration existent en fait en raison d’une compréhension encore limitée des impacts de l’élévation du niveau de la mer sur les zones humides. La surveillance environnementale du site, actuellement en cours, contribue à améliorer les connaissances existantes sur le fonctionnement de l’écosystème, en soutenant l’efficacité de l’approche NBS. Des projections plus réalistes de la réponse des zones humides au changement climatique pourraient aider à concevoir de futures mesures de gestion efficaces.

Coûts et bénéfices

Du point de vue économique, la nouvelle stratégie de gestion a été considérée comme une option moins coûteuse que l’entretien intégral des digues en bord de mer. Un investissement de 7 à 13 millions d’euros, plus 80 KEUR à 140 KEUR pour la maintenance annuelle a été estimé afin de maintenir et d’adapter le système de digue de protection intérieure (extension linéaire d’environ 16 km). Le coût des travaux de reconnexion hydraulique a été estimé à moins de 1,5 million d’euros.

Les avantages de la restauration ont été évalués du point de vue environnemental, social et économique. Du point de vue écologique, les résultats de la surveillance indiquent un meilleur fonctionnement des écosystèmes de lagunes et de marais restaurés: une succession réussie de végétation de marais salés, une communauté d’invertébrés benthiques en bonne santé et une couverture de macrophytes submergées dans les lagunes ont amélioré la connectivité hydrobiologique entre les masses d’eau avec un rôle de pépinière et un chemin migratoire pour les espèces de poissons. Du point de vue social, la zone restaurée offre des possibilités de loisirs à la communauté locale et aux touristes qui peuvent accéder librement à certaines parties du site, avec une valeur esthétique et paysagère accrue du delta du Rhône. Le projet a également créé l’occasion de développer de nouvelles connaissances scientifiques sur la dynamique des zones humides côtières. Les avantages économiques de la restauration écologique comprennent non seulement une réduction importante de l’utilisation des fonds publics pour la protection contre les risques d’inondation, mais aussi la fourniture de services écosystémiques multiples offerts par les zones humides restaurées, y compris ceux liés aux activités touristiques et récréatives susmentionnées.

Les travaux d’ingénierie nécessaires à la restauration hydraulique du site ont dû être déclarés ou autorisés après une simple évaluation des incidences sur l’environnement afin de se conformer aux directives-cadres Natura 2000 et sur l’eau de l’UE.

Le projet de restauration côtière est pleinement conforme aux directives adoptées par la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) des Bouches-du-Rhône, qui est l’autorité en charge de la gestion des risques de submersion marine en Camargue. La stratégie consiste à permettre à la ligne côtière de circuler librement avec la formation naturelle de barres de sable, tout en maintenant et en renforçant les infrastructures existantes pour protéger les personnes et les biens plus à l’intérieur des terres.

Temps de mise en œuvre

Les travaux de restauration ont commencé en 2011 après que le Conservatoire du littoral est devenu propriétaire du site et qu’ils sont toujours en cours. De nouveaux programmes de restauration hydraulique devraient commencer d’ici 2022 sur la base de l’étude de faisabilité en cours, afin d’améliorer la gestion de l’eau douce à la périphérie du site.

Durée de vie

La restauration est un projet à long terme considéré comme un processus continu et adaptatif en réponse à l’évolution de la dynamique côtière et de l’élévation du niveau de la mer. La surveillance et la maintenance font partie intégrante de ce processus.

Informations de référence

Contacter

Brigitte Poulin
Head of Ecosystem Department
Tour du Valat, Research Institute for the Conservation of Mediterranean Wetlands
E-mail: poulin@tourduvalat.org 
Tel. +33 (0)4 90972975

Référence
Tour du Valat, Research Institute for the Conservation of Mediterranean Wetlands

Publié dans Climate-ADAPT Nov 22 2022   -   Dernière modification dans Climate-ADAPT Apr 18 2024


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