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- L'exposition de l'infrastructure du secteur financier elle-même au changement climatique est faible par rapport à l'exposition et à la vulnérabilité des actifs dans lesquels ils investissent. L’exposition aux facteurs de risque climatique reflète une vulnérabilité inégale entre les régions et les secteurs de l’UE, mais aussi une concentration dans des portefeuilles spécifiques du secteur financier, des banques et des établissements financiers.
- Les investissements durables dans l’adaptation sont harmonisés dans une taxinomie de l’UE qui doit couvrir davantage d’activités économiques au fil du temps et qui est applicable à l’échelle mondiale. Grâce à des investissements qualifiés de durables, le secteur financier peut promouvoir et soutenir des mesures d’adaptation visant à réduire les risques climatiques physiques. Les risques résiduels peuvent être transférés via des mécanismes d'assurance.
Impacts, vulnérabilités et risques
Le changement climatique présente des risques macroéconomiques et budgétaires importants pour l’UE, entraînant des pertes importantes en Europe. Il peut nuire à la performance économique, réduire les recettes fiscales et augmenter les dépenses publiques pour la reprise après sinistre et les coûts sociaux. Ces effets menacent la stabilité budgétaire, perturbent les flux commerciaux, nuisent au stock de capital, réduisent la productivité et réduisent l’offre de main-d’œuvre, ce qui, en fin de compte, entrave la croissance économique et accroît l’incertitude financière. Par exemple, les inondations de 2021 en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas ont coûté 44 milliards d’EUR. Ces impacts pèsent sur les finances publiques, les assureurs, les investisseurs et les marchés financiers. Les coûts économiques devraient augmenter fortement au cours des prochaines décennies, les risques découlant à la fois des effets directs et des effets internationaux revenant en cascade en Europe.
Entre 1980 et 2023, les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes se sont élevés à 738 milliards d’EUR (valeurs de 2023), selon les estimations. Un nombre relativement faible d'événements est responsable d'une grande partie des pertes économiques: 5 % des événements météorologiques et climatiques entraînant les pertes les plus importantes sont responsables de 61 % des pertes et 1 % des événements causent 28 % des pertes (calculs de l’AEE fondés sur l’ensemble de données initial). Les pertes annuelles moyennes (prix constants, 2023 euros) se sont élevées à environ 8,5 milliards d’euros en 1980-1989, 14,0 milliards en 1990-1999, 15,8 milliards en 2000-2009 et 17,8 milliards en 2010-2019. Les cinq années pour lesquelles les valeurs annuelles sont les plus élevées sont 2021 (63,0 milliards d’EUR), 2022 (56,0 milliards), 2002 (45,7 milliards), 2023 (43,9 milliards) et 1999 (36,7 milliards).
L'assurance est essentielle pour atténuer les impacts économiques des catastrophes climatiques en finançant la reconstruction et en couvrant les pertes. Toutefois, moins de 20 % des pertes liées au climat en Europe entre 1980 et 2023 ont été assurées, ce qui met en évidence un important déficit de protection. Il est essentiel de combler cette lacune par des options stratégiques. La capacité à réduire la part des pertes économiques potentielles dues au changement climatique qui se produisent en faveur d’actifs et d’activités non assurés – le déficit de protection du climat – déterminera une grande partie de la résilience des sociétés.
L’évaluation européenne des risques climatiques a recensé plusieurs risques climatiques majeurs pertinents pour le secteur financier. Le risque pour la viabilité des mécanismes européens de solidarité nécessite une action urgente. Le risque pour les finances publiques conduisant à une crise financière et le risque pour les marchés européens de l’immobilier ou de l’assurance nécessitent davantage d’actions. Enfin, les risques que font peser sur les marchés financiers européens les effets du changement climatique en Europe et au-delà doivent faire l’objet d’un examen plus approfondi.
Cadre politique
Face aux effets croissants du changement climatique, la Commission européenne a commencé à intégrer la résilience climatique dans les cadres budgétaires. Le secteur de la banque et de l'assurance a également commencé à prendre ses propres mesures pour faire face à ces impacts.
En ce qui concerne l’incidence du changement climatique sur l’économie et le système financier européens, la stratégie de l’UE pour l’adaptation au changement climatique renvoie à la stratégie de l’UE en matière de finance durable pour plus de détails, étant donné que la finance durable a un rôle clé à jouer dans la réalisation des objectifs stratégiques du pacte vert pour l’Europe ainsi que des engagements internationaux de l’UE en matière de climat et de durabilité.
La directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises habilite la Commission à adopter des actes délégués et des actes d’exécution pour préciser comment les autorités compétentes et les acteurs du marché se conforment aux obligations énoncées dans la directive. En juillet 2023, la Commission a adopté un premier acte délégué comportant des exigences en matière de publication d’informations sur le changement climatique.
Le règlement sur la résilience opérationnelle numérique (DORA) est un règlement de l’UE qui est entré en vigueur le 16 janvier 2023 et est appliqué depuis le 17 janvier 2025. Il vise à renforcer la sécurité informatique des entités financières telles que les banques, les compagnies d’assurance et les entreprises d’investissement et à faire en sorte que le secteur financier en Europe puisse rester résilient en cas de perturbations opérationnelles graves. Cela inclut également les impacts des événements liés au changement climatique et à la dégradation de l'environnement et des catastrophes naturelles.
DORA harmonise les règles relatives à la résilience opérationnelle du secteur financier. Il s’appliqueà 20 types différents d’entités financières et de prestataires tiers de services TIC.
Le secteur des assurances
La part des pertes économiques non assurées causées par tous les risques météorologiques et climatiques enregistrés semble s’accroître en raison de la lenteur des mesures d’adaptation et de la fréquence accrue des phénomènes météorologiques extrêmes en l’absence de taux de pénétration plus élevés de l’assurance climatique. Les risques climatiques sont susceptibles de stresser les économies locales et de provoquer des défaillances du marché qui affectent à la fois les consommateurs et les assureurs. Des événements catastrophiques plus fréquents, combinés à la nécessité de répondre à l’évolution des exigences réglementaires, peuvent menacer les modèles d’entreprise et rendre l’assurance d’un certain risque inabordable pour les clients ou irréalisable pour les assureurs. Comme indiqué dans le rapport du GT II du RE6 du GIEC intitulé «Changement climatique 2022: Impacts, adaptation et vulnérabilité L'une des principales solutions d'adaptation consiste à améliorer l'accès au crédit et à l'assurance afin de se prémunir contre la variabilité de l'accès aux ressources et de leur abondance.
Pour remédier à ces problèmes, la Commission européenne:
- Renforcer le dialogue entre les assureurs, les décideurs politiques et les autres parties prenantes, au moyen du dialogue sur la résilience face au changement climatique. L’objectif principal du dialogue est de réduire cet écart en matière de protection du climat. Il est présidé par la DG CLIMA et la DG FISMA;
- recenser et promouvoir les meilleures pratiques en matière d'instruments financiers pour la gestion des risques, en étroite coopération avec l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP);
- explorer l’utilisation plus large des instruments financiers et des solutions innovantes pour faire face aux risques induits par le climat.
Solvabilité II est une directive du droit de l'Union européenne qui codifie et harmonise la réglementation européenne en matière d'assurance. Il s'agit principalement du montant du capital que les compagnies d'assurance de l'UE doivent détenir pour réduire le risque d'insolvabilité. Toutefois, jusqu’à présent, la directive ne tient pas pleinement compte des risques découlant du changement climatique et plusieurs voix plaident en faveur d’une meilleure prise en compte de cet aspect dans le sous-module «risque de catastrophe naturelle».
Le secteur bancaire et de l'investissement
Les banques sont soumises à une pression réglementaire et commerciale croissante pour se protéger de l'impact du changement climatique et s'aligner sur le programme mondial de durabilité. En raison de l'absence de cadre réglementaire et de surveillance, un certain nombre de banques centrales et de régulateurs du monde entier ont pris conscience de leur rôle et de leur mandat potentiel dans la lutte contre le changement climatique et les risques environnementaux auxquels le secteur est confronté. Par exemple, un groupe de banques centrales, dont la Banque centrale européenne, a lancé le Networking for Greening the Financial System en 2017. Il vise à contribuer à l'analyse et à la gestion des risques liés au climat et à l'environnement dans le secteur financier, et à mobiliser les financements traditionnels pour soutenir la transition vers une économie durable.
En outre, plusieurs banques privées ont commencé à développer de nouveaux produits tels que des obligations vertes ou des prêts hypothécaires verts. Les obligations vertes sont des instruments de dette qui diffèrent des titres à revenu fixe conventionnels uniquement en ce sens que l'émetteur s'engage à utiliser le produit pour financer des projets censés avoir des effets positifs sur l'environnement ou le climat. Le groupe d’experts techniques sur la finance durable a publié en 2020 son guide de facilité d’utilisation pour la norme de l’UE relative aux obligations vertes.
Dans le cadre d'une hypothèque verte, une banque ou un prêteur hypothécaire offre à un acheteur de maison des conditions préférentielles s'il peut démontrer que la propriété pour laquelle il emprunte répond à certaines normes environnementales.
Le règlement sur la publication d’informations relatives aux investissements durables et aux risques en matière de durabilité introduit des obligations d’information sur la manière dont les investisseurs institutionnels et les gestionnaires d’actifs intègrent les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs processus de gestion des risques. Les actes délégués préciseront davantage les exigences relatives à l’intégration des facteurs ESG dans les décisions d’investissement, ce qui fait partie des obligations des investisseurs institutionnels et des gestionnaires d’actifs à l’égard des investisseurs et des bénéficiaires.
Améliorer la base de connaissances
L’évaluation européenne des risques climatiques 2024 fournit une évaluation complète des principaux risques climatiques auxquels l’Europe est confrontée aujourd’hui et à l’avenir. Il recense 36 risques climatiques majeurs qui menacent notre sécurité énergétique et alimentaire, nos écosystèmes, nos infrastructures, nos ressources en eau, nos systèmes financiers et la santé des personnes, compte tenu également du risque pour le secteur financier.
L’évaluation européenne des risques climatiques 2024 fournit une évaluation complète des principaux risques climatiques auxquels l’Europe est confrontée aujourd’hui et à l’avenir. Il recense 36 risques climatiques majeurs qui menacent notre sécurité énergétique et alimentaire, nos écosystèmes, nos infrastructures, nos ressources en eau, nos systèmes financiers et la santé des personnes, compte tenu également du risque pour le secteur financier.
De nombreuses activités liées au financement durable, au climat et à l’adaptation traitent de la dimension internationale. Cette page se concentre sur ce qui est pertinent pour les pays membres de l’EEE au niveau national. Pour de plus amples informations sur les aspects internationaux et le développement, veuillez consulter les pages de la CCNUCC et son portail de données.
En outre, le GIEC se concentre principalement sur les flux financiers internationaux (et sur les aspects à faible intensité de carbone plutôt que sur l'adaptation), mais le chapitre sur les questions transversales d'investissement et de financement du 5e rapport d'évaluation du GIEC (AR5), groupe de travail III, détaille également certaines questions nationales. Les contributions du groupe de travail sur les incidences, l’adaptation et la vulnérabilité (GT II) au RE6 sont prévues pour 2022.
Le Centre mondial pour l’adaptation gère un programme de financement de la lutte contre le changement climatique afin d’intégrer l’adaptation et la résilience au changement climatique dans la prise de décision, d’intensifier le financement de l’adaptation et de la résilience au changement climatique et de développer des instruments de financement innovants.
L'AEE a publié en 2007 le rapport technique intitulé Climate change: le coût de l’inaction et le coût de l’adaptation et mène actuellement un nouveau projet sur ce sujet, dont les travaux seront disponibles en 2022.
Les projets de recherche récents sur la finance et l’économie de l’adaptation sont, par exemple, le projet H2020_Insurance développé plus avant dans le cadre de modélisation des pertes OASIS et la plateforme OASIS, ou le projet NAIAD axé sur la valeur d’assurance de la nature. D’autres projets portant sur l’économie et le financement de l’adaptation sont, par exemple, COACCH, ClimateCost Econadapt, ou NATURANCE. Ils examinent la faisabilité technique, financière et opérationnelle et la performance des solutions fondées sur une combinaison de financement des risques de catastrophe et d'investissements dans des solutions fondées sur la nature.
Soutenir l'investissement et le financement
Le cadre financier pluriannuel (CFP) de l’UE pour la période 2021-2027 s’élève à 1 210 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 807 milliards d’euros provenant de l’instrument de relance de l’UE de nouvelle génération. 30 % de ce budget sont consacrés à des activités contribuant à la réalisation des objectifs climatiques. Avec le nouveau CFP, la Commission a augmenté les ressources destinées au financement de la lutte contre le changement climatique et de l’adaptation à celui-ci, notamment au moyen de mécanismes innovants tels que le Fonds européen pour le développement durable Plus, en mobilisant des ressources dans les canaux bilatéraux et par l’intermédiaire des États membres de l’UE.
De plus amples informations sur les engagements de financement sont disponibles ici et un aperçu des mécanismes de financement de l’UE pour la période 2021-2027 est disponible ici.
Outre les mécanismes de financement au sein de l’UE, l’UE et ses États membres ont augmenté leur soutien global au financement de la lutte contre le changement climatique en faveur des pays tiers de 7,4 % en 2019, pour atteindre 21,9 milliards d’EUR, dont 52 % ont été consacrés à aider les partenaires de l’UE à s’adapter au changement climatique. L’octroi d’une part importante du financement de la lutte contre le changement climatique dans le cadre de la coopération internationale de l’UE, et en particulier en faveur de l’adaptation, restera à l’avenir.
Soutenir la mise en œuvre de l'adaptation
L’AEAPP poursuit le développement d’activités visant à mettre en œuvre la finance durable, par exemple au moyen d’un tableau de bord sur le déficit de protection en matière d’assurance, de travaux méthodologiques visant à inclure le changement climatique dans l’assurance contre les catastrophes naturelles (exigences de capital de solvabilité) ou dans la souscription et la tarification en non-vie.
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