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Études de cas

Adaptation au changement climatique dans une forêt de hêtres périurbaine avec un grand nombre de visiteurs — Forêt Sonienne, Belgique

Adaptation au changement climatique dans une forêt de hêtres périurbaine avec un grand nombre de visiteurs — Forêt Sonienne, Belgique

La forêt de hêtres dominée par la Sonie est à la fois menacée par le changement climatique et par la pression croissante des activités récréatives. L’approche holistique de la gestion, qui implique les parties prenantes au-delà des frontières régionales et sensibilise les visiteurs aux vulnérabilités forestières, contribue à développer une responsabilité collective pour protéger une oasis périurbaine de biodiversité.

La forêt de Sonian couvre une superficie totale de 4 400 ha répartis sur trois régions différentes: 2 500 ha en Région flamande, 1650 en Région bruxelloise et 250 ha en Région Wallonie. La forêt sonienne est une forêt emblématique en Belgique. C’est une vieille forêt de croissance qui n’a jamais été touchée par l’agriculture avec une géologie du sol intacte qui est restée constante depuis la dernière période glaciaire. En tant que paysage exceptionnellement préservé datant de la fin de la dernière période glaciaire, il possède un écosystème exceptionnel avec une faune et une flore miraculeusement riches pour une forêt urbaine. La principale caractéristique de la forêt dominée par les hêtres (65 % de la canopée est occupée par le hêtre) sont les forêts dites de hêtre cathédrale (20 % de la forêt bruxelloise). Avec un âge moyen de 140 ans, les arbres ont tous à peu près le même âge, formant un paysage caractéristique. Un autre 15 % du paysage est constitué de forêts d’aldres de chênes et d’habitats humides. La forêt sonienne est soumise à différents niveaux de protection: il est reconnu comme «espace vert» dans le plan régional d’aménagement du territoire, il comprend cinq sites du patrimoine mondial de l’UNESCO protégés comme «Forêts de hêtre anciennes et primitives des Carpates et d’autres régions d’Europe» et, en raison deson utilisation historique comme «Forêt du charbon», bénéficie d’une protection juridique en tant que «paysage préservé». Il fait également partie du réseau Natura 2000 de l’UE.

La forêt de Sonian fait face à une pression croissante de l’utilisation récréative, et elle est particulièrement vulnérable au changement climatique en raison de sa composition principalement de hêtres. S’attaquer à ces problèmes par une approche holistique et écosystémique d’une forêt résiliente au changement climatique est un élément important du concept de gestion. Cela peut aider à maintenir la multifonctionnalité de cette forêt de hêtres extraordinaire en Belgique en période de changement climatique. Les actions de gestion en cours améliorent la connectivité écologique de la forêt avec d’autres espaces verts et devraient apporter des avantages aux citoyens vivant dans les zones urbaines voisines, affectés par des températures extrêmes en raison de l’effet d’îlot de chaleur.

Description de l'étude de cas

Défis

La forêt sonienne est une forêt périurbaine située au cœur de la Belgique, dans le Brabant densément peuplé. Il souffre de pressions récréatives intensives, de la pollution de l’air et de l’eau et des effets du changement climatique qui menacent l’équilibre écologique de la forêt.

Même avant la pandémie de COVID-19, plus de 10,000 visites par ha et par an et par ha ont été enregistrées dans les parties périurbaines des forêts (Colson V. et al, Doidi L., 2012). Cela montre l’énorme pression récréative et l’impact négatif potentiel sur l’écosystème forestier et les habitats sensibles.

Ces effets sont aggravés par le fait que la Forêt Sonienne n’est reliée à aucune autre forêt et fragmentée en quatre morceaux par l’infrastructure, ce qui entrave le détournement des espèces et le mélange génétique. Il est essentiel de reconnecter la forêt à l’intérieur et à l’extérieur avec d’autres zones naturelles et forêts et reliques forestières très appréciées. Dans ces circonstances extérieures, le maintien des paysages emblématiques améliorant l’état de conservation des habitats et des espèces Natura 2000 est difficile.

En outre, le changement climatique est l’un des principaux problèmes pour les gestionnaires forestiers de la forêt sonienne. La température annuelle moyenne devrait augmenter dans tous les scénarios (Climat Portal for Flanders) Les vagues de chaleur récurrentes et plus longues devraient également devenir plus fréquentes. D’ici 2100, il n’y aurait pas de précipitations dans la région côtière de la Belgique pendant environ 237 jours, ce qui contraste largement avec les 173 jours secs qui ont été mesurés en 2018 (Climat Portal for Flanders). En outre, la survenance d’événements extrêmes tels que les inondations devrait augmenter et peut déjà être observée (Belge Coast Portal). 

La forêt de Sonian est particulièrement vulnérable au changement climatique en raison de sa composition principalement de hêtres. Les périodes de printemps et d’été plus longues et plus sèches sont un défi pour les hêtres en raison de leur système racinaire peu profond. Les événements extrêmes pourraient avoir un impact important sur ces populations d’arbres, car ils ne sont pas bien adaptés aux phénomènes extrêmes de sécheresse ou de chaleur ou aux surinondations. L’introduction d’autres espèces d’arbres plus adaptées au climat dans la Forêt Sonienne est complexe. La domination du hêtre amoureux de l’ombre supplante constamment d’autres espèces d’arbres qui préfèrent plus de lumière et rend difficile l’établissement de certaines espèces plus dépendantes de la lumière (chêne sésile, petite chaux levée). Le hêtre est dominant dans la plupart des parties de la forêt, surtout maintenant que cette espèce se régénère abondamment. En fait, depuis le début du XXIe siècle, de très bonnes années de graines de hêtre (également connues sous le nom d’«années de mât») sont devenues de plus en plus courantes.  Le maintien ou la réalisation de la haute qualité des habitats forestiers conformément aux exigences Natura 2000 de l’UE exige un style de gestion adaptative en fonction de la diversité des conditions de la zone.

Objectifs

Les plans de gestion des trois régions administratives couvertes par la Forêt Sonienne tiennent compte du changement climatique. Ils comprennent les grandes lignes d’action suivantes qui sont toutes intimement liées les unes aux autres.

  • Améliorer et renforcer la valeur de la nature et l’état de conservation des habitats et des espèces protégés par le réseau Natura 2000 de l’UE. Les principaux objectifs sont les suivants: défragmentation forestière (reconnexion de parcelles forestières séparées et d’autres espaces verts pour la connectivité écologique); accroître la diversité des espèces d’arbres et la variation génétique; l’amélioration de la structure forestière; laisser plus de bois et d’arbres morts (en tant qu’habitat pour les insectes, les champignons, les oiseaux et de nombreux autres organismes) et prêter attention à la faune et à la flore spécifiques; et pour augmenter la résistance individuelle des arbres et la résilience au stress abiotique et biotique (amincissement lourd pour fournir aux arbres plus d’espace de croissance et une surface de sol accessible).
  • Rendre la forêt plus résistante aux effets attendus du changement climatique, comme les sécheresses extrêmes au printemps, les hivers très humides, les fortes tempêtes de pluie et les tempêtes de vent.
  • Trouver un équilibre durable entre les loisirs, la protection de la biodiversité et la récolte du bois. Accroître la sensibilisation à la forêt en améliorant la communication entre les gestionnaires et le public, en reconnectant les citoyens à la nature et en créant une société résiliente au changement climatique.
  • Préserver les qualités du paysage et son patrimoine culturel et environnemental.
Solutions

Deux grands groupes de solutions sont mis en œuvre dans la forêt sonienne. La première comprend plusieurs actions en faveur d’une gestion forestière adaptée au changement climatique, la seconde comprend des mesures visant à reconnecter les citoyens à la nature et à créer une société respectueuse de la nature et résiliente au changement climatique.

Gestion des forêts adaptée au climat

Pour atteindre les objectifs énumérés ci-dessus, des mesures de foresterie à petite échelle et de couverture forestière continue sont mises en œuvre pour protéger le site et répondre aux exigences Natura 2000. De cette façon, les caractéristiques typiques du paysage telles que la cathédrale des hêtres sont partiellement préservées. Les espaces ouverts, les plans d’eau et les lisières de la forêt (particulièrement sensibles et précieuses) reçoivent de plus en plus d’attention.

Le mélange d’espèces d’arbres se fait en plantant des espèces d’arbres rares (indigènes) et plus résistantes pour augmenter la résilience. Le chêne sessile est planté en même temps que d’autres espèces d’arbres plus rares comme la fève de corne et la chaux à petites feuilles. Cela permet aux chênes sessiles de se régénérer spontanément avec moins de concurrence pour la lumière du soleil. La régénération naturelle des espèces d’arbres indigènes garantit que la forêt se régénère. Ces actions imitent la nature et dirigent ou guident la dynamique naturelle. En outre, la réduction du pourcentage de hêtres aide les espèces les plus résilientes à établir et à soutenir la forêt pour s’adapter aux menaces climatiques. Cela garantit que la forêt est non seulement moins sujette aux maladies et moins exposée aux risques de fortes tempêtes, mais aussi mieux équipée pour résister à d’autres effets du changement climatique.

Outre le mélange d’espèces d’arbres pour la régénération des forêts, d’autres actions de gestion sont menées en permanence:

Coupe à blanc: la coupe à blanc n’est plus pratiquée en suivant une approche plus naturelle de la gestion forestière sans perturber la forêt. La récolte d’arbres par un système de sélection d’arbres peut être un véritable défi pour mélanger des espèces d’arbres dans une forêt dominée par les hêtres. Au lieu de planter dans de grandes ouvertures créées par des coupes à blanc, la régénération à petite échelle est pratiquée en créant de petites ouvertures où les conditions de lumière sont optimales pour une espèce d’arbre nouvellement introduite. Cette technique alternative permet de maintenir un microclimat favorable en raison de la couverture continue et empêche un développement proliférant de la végétation compétitive comme les ronces et les fougères.   Des techniques adaptées de récolte du bois (récolte avec des chevaux) sont utilisées pour minimiser ou éviter de perturber le sol, par exemple, des voies de dérapage spécifiques sont affectées à la récolte du bois ou supprimées lorsque d’autres techniques s’appliquent pour éviter de perturber la forêt avec des outils de gestion.

Gestion de la biomasse de bois mort: pour augmenter la quantité de biomasse de bois mort (un habitat important pour de nombreuses espèces), une gestion active du bois mort est mise en œuvre localement en laissant des arbres soufflés par le vent dans la forêt. Lorsque de gros arbres sont vendus, l’entrepreneur doit laisser les couronnes d’arbres des arbres abattus entièrement dans la forêt. Lorsque les arbres sont abattus dans des habitats sensibles (p. ex., les vallées), les arbres coupés sont laissés dans les peuplements sans coupe du bois. Pour les arbres récoltés de plus de 80 cm de diamètre à hauteur de poitrine, chaque morceau de bois au-delà de 16 m de tige est laissé dans la forêt.

Amélioration de la connectivité écologique: L’amélioration de la migration et de la préservation des espèces à l’intérieur des forêts est assurée en mettant de côté des parties de la forêt afin de créer un réseau interne d’arbres anciens et d’îles de bois morts. L’une des actions visant à reconnecter les forêts à l’intérieur a été réalisée en construisant un pont écologique et en fermant des chemins de fer et des autoroutes afin d’éviter les accidents de la circulation avec la faune. Il s’agissait d’une action dans le cadre du projet LIFE+ OZON (2013-2018). En 2012, un «éco-pont» a été construit sur le chemin de fer principal reliant Bruxelles à Namur. La construction d’un autre pont écologique traversant une route très fréquentée est prévue pour reconnecter les deux zones centrales du site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, Grippensdelle. La reconnexion et l’élargissement des petits sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO de la forêt sonienne à un minimum de 50 ha font également partie du concept de gestion et contribueront essentiellement à la création d’un écosystème naturel autosuffisant de la forêt de hêtres.  .

Gestion de l’eau: la rétention d’eau est un sujet important pour la conservation d’espèces telles que la salamandre de feu et les poissons.  De petits barrages naturels avec des bûches de bois ou de petits étangs artificiels sont créés pour ralentir le drainage de l’eau. La rétention d’eau dans le sol est essentielle pour atténuer les effets de l’augmentation des sécheresses. En outre, la réorientation ou la prévention de l’entrée des eaux polluées dans la forêt est en cours d’étude et sera mise en œuvre prochainement.

En outre, dans toutes les parties des forêts, la gestion active des animaux envahissants et des espèces végétales est pratiquée par l’enlèvement manuel ou la tonte. Enfin, certaines parties de la forêt ne sont plus gérées exprès, ou moins intensivement, pour créer plus d’opportunités de développement spontané et naturel.

La mise en œuvre de ces solutions se fait en même temps que le suivi, afin d’étudier si les forêts soniennes seront en mesure de s’adapter ainsi que les changements climatiques grâce à la régénération (semi)-naturelle et à la réduction des hêtres. Pour suivre le succès de la stratégie de gestion, tous les arbres sont cartographiés et mesurés dans la forêt sonienne. L’habitat fourni par les arbres est documenté et, dans la mesure du possible, la faune et la biodiversité animale ou végétale sont enregistrées, et un rapport spécifique sur la biodiversité est fait.  Une attention particulière est accordée à la surveillance des arbres très grands (VLT). La forêt sonienne contient plus de 400 ha d’anciens peuplements de hêtres (> 200 ans) et plus de 25,000 sont des VLT, principalement des hêtres(Vanddekerkhove et al., 2011). Il peut donc être considéré comme l’un des points chauds les plus importants pour le VLT dans le nord-ouest de l’Europe.  Les gestionnaires forestiers s’engagent à maintenir le nombre total de VLT, ce qui signifie que si un arbre tombe, d’autres arbres plus petits auront la possibilité de se transformer en VLT(Vandekerkhove et al., K. 2018).

Reconnecter les citoyens à la nature, créer une société respectueuse de la nature et résiliente au changement climatique

La sensibilisation à la valeur environnementale de la forêt est l’un des principaux objectifs pour atténuer la pression exercée par les loisirs. Le projet Life Prognoses, financé par l’ UE, travaille sur les forêts et les normes de la vieillecroissance (Vanekerkhove et al., 2022). La Sonian Forest Foundation améliore la communication interrégionale et la sensibilisation du public en organisant de multiples actions telles que la Journée de la forêt de Sonian, la Journée mondiale des forêts, des programmes de team building invitant toutes les parties prenantes possibles à donner leur avis et leurs commentaires. Des initiatives interrégionales avec des volontaires sont organisées pour communiquer au public les stratégies de gestion forestière et la nécessité de réduire les pressions touristiques sur la forêt.

Pour protéger le noyau de la forêt et atténuer les effets néfastes sur la nature, la pression récréative est dirigée par des portes d’entrée aux périphéries de la forêt. Ici, les visiteurs sont accueillis à proximité des transports en commun et guidés pour rester à moins de 500 m des portes d’entrée. Ces portes sont marquées par le système de sentiers forestiers Soniens et délimitées afin de sensibiliser le visiteur au fait que les sentiers font partie d’une seule forêt interconnectée (bien qu’elles soient réparties dans les trois régions belges). Les panneaux d’information ne sont présents que sur ces portes d’entrée et non dans les parties intérieures de la forêt. La nourriture et l’hébergement et d’autres infrastructures qui accueillent les visiteurs y sont concentrées.

Pertinence

Cas principalement développé et mis en œuvre en raison d’autres objectifs politiques, mais avec une prise en compte significative des aspects d’adaptation au changement climatique

Détails supplémentaires

Participation des parties prenantes

Les trois Régions administratives couvertes par la Forêt Sonienne (Flandre, Bruxelles-Capitale, Wallonie) travaillent ensemble à la protection de la forêt. Les gestionnaires régionaux de la forêt ont travaillé ensemble à une vision commune et interrégionale à long terme de la forêt. Les trois Régions ont contribué à la création d’une fondation interrégionale, qui est la Fondation pour la Forêt Sonienne, créée en 2019.

Pour soutenir les initiatives qui contribuent à préserver le fonctionnement de l’écosystème de la forêt et de sa faune et flore vulnérables, la Fondation compte sur le soutien du public. Les visiteurs doivent être plus conscients des zones les plus vulnérables de la forêt qui nécessitent une attention et un respect spécifiques.  Les «utilisateurs» de la forêt Sonienne sont un groupe diversifié, composé de résidents, de randonneurs, de cyclistes et de VTT, de cavaliers, de joggeurs, de familles avec enfants, de propriétaires de chiens, d’amoureux de la nature, d’écoles, d’organisations de jeunesse, etc. Dans sa tâche de communication, la Fondation doit s’attaquer aux différentes langues utilisées par les différents utilisateurs (flamands, français et allemands) et à leur contexte culturel différent, car la forêt de Sonian couvre trois régions. Ces actions devraient réduire le stress causé par l’utilisation intensive des forêts à des fins récréatives, rendant cet écosystème plus résistant au changement climatique.

La participation des différentes catégories de parties prenantes suivantes est également cruciale: les pouvoirs publics, les gestionnaires de la forêt, les administrations en charge des routes, de l’eau, du développement urbain ainsi que les onze communes concernées par la forêt. En outre, d’autres acteurs actifs dans et autour de la Forêt Sonienne sont les associations de protection de la nature, les associations de guides, les associations sportives, les partenaires touristiques et les mouvements de jeunesse.

Facteurs de réussite et facteurs limitants

Facteurs limitatifs

Les principaux facteurs limitatifs sont liés à: (I) les ressources financières limitées et (ii) les règles applicables aux différentes zones d’une même forêt. En ce qui concerne le premier point, le personnel et les ressources sont en retard par rapport à la quantité de gestion physique qui doit être effectuée dans la forêt. En effet, la forêt évolue plus rapidement que la gestion ne peut suivre pour s’attaquer aux effets du changement climatique ou pour accroître la résilience climatique. En ce qui concerne le deuxième point, différentes réglementations et stratégies de gestion de l’utilisation des terres s’appliquent dans les trois régions différentes de la forêt, ce qui rend la préservation des forêts particulièrement difficile. Des modifications législatives sont en cours pour assurer le même niveau de protection dans l’ensemble de la forêt.

De plus, une communication efficace représente un défi supplémentaire. Il est difficile de faire connaître aux visiteurs quelles sont les parties les plus vulnérables de la forêt et quelles sont les zones bien établies (moins vulnérables). La langue représente une autre barrière, puisque différentes langues sont parlées dans les trois régions couvertes par la forêt sonienne.

Facteurs de réussite

Le changement climatique peut parfois réduire le temps qu’il faut aux gestionnaires forestiers pour résoudre un problème de régénération. La régénération naturelle peut être accélérée par le changement climatique pour certaines espèces qui prospèrent à des températures plus élevées comme le Tilia cordata à petites feuilles ou la cerise sauvage (prunus avium).

Depuis 2005, la régénération naturelle abondante du hêtre a connu du succès dans toute la forêt, ce qui contribue à créer un microclimat favorable et à renforcer la résistance des forêts au changement climatique. Une résilience climatique globale accrue est attendue de la gestion adaptative de la forêt, même en cas de dommages causés par les tempêtes. L’introduction d’espèces indigènes rares à base génétique étendue est cruciale et cette action pourrait assurer la présence de sources de semences pour l’avenir, même sans intervention humaine.

Coûts et bénéfices

La récolte de bois de la forêt de Sonian fournit un faible revenu d’environ 10,000 m³/an avec des bénéfices annuels d’au moins environ 600,000 EUR. L’entretien annuel des infrastructures (à l’intérieur de la forêt) est calculé à un taux d’environ 1 000 000 EUR par an. Les coûts de plantation annuels sont calculés à environ 80,000 EUR/an. Le financement de ces coûts provient des différentes provinces couvertes par la forêt sonienne et par des projets financés par l’Union européenne (programme Eu LIFE).

Les avantages associés aux mesures de gestion forestière ont déjà été observés. En particulier dans les sites protégés de l’UNESCO («Propriété transnationale en série: Forêts de hêtre anciennes et primitives des Carpates et d’autres régions d’Europe») la biodiversité est florissante et la rétention d’eau créée par les barrages et les piscines naturels atténue les effets de l’érosion et du drainage des sols résultant de l’augmentation des précipitations et des tempêtes. La diversité accrue des arbres (en âge et en espèces) aide à réguler la productivité des forêts en période de sécheresse ou de stress thermique. Il protège également la forêt contre les maladies et le stress parasitaire qui sont plus fréquents ces dernières années en raison du changement climatique.

À la suite d’actions de gestion, la forêt devient lentement mixte et stratifiée, avec un certain nombre d’avenues boisées renouvelées. Dans le site de l’UNESCO qui fait partie de la forêt, la quantité de bois mort est passée de 28 à 116 m³/ha au cours de la période 1986-2001 et s’est stabilisée à environ 109 m³/ha en 2011. Ces valeurs sont proches de ce qui a été trouvé dans les forêts naturelles de hêtres. Malgré le changement climatique et l’effet attendu sur les forêts de hêtres, la forêt semble encore prospérer. Plus de 1000 espèces de champignons, dont 200 espèces de bois mort ont été identifiées ainsi que plus de 300 espèces de coléoptères de bois mort (Vandekerkhove et al, 2019). La gestion de Deadwood est également activement pratiquée et surveillée dans les zones situées à l’extérieur des désignations de l’Unesco et aurait augmenté jusqu’à 21 m3/ha(et toujours en augmentation). Il fournit une zone d’habitat en croissance, pour de nombreux insectes, champignons, et donc les oiseaux et d’autres aspects de la biodiversité forestière (inventaire forestier permanent, 2020). Dans la plus ancienne réserve forestière, Joseph Zwaenpoel, des changements spectaculaires ont été enregistrés, tels que des augmentations majeures du bois mort et de la biodiversité dépendante du bois mort.

L’ensemble de la forêt sonienne est protégé par la législation belge depuis 1959 en tant que réserve naturelle; et protégé en tant que site Natura 2000 de l’UE dans les trois régions. Trois entités dirigeantes différentes sont responsables de la gestion des forêts. Étant donné que la forêt est divisée en trois régions, il existe différentes législations dans les trois régions (voir succès et facteurs limitants). Les règles et autres aspects juridiques de la région flamande sont mentionnés dans le « code de lanature et de la forêt». La législation wallonne a un code de conduite similaire concernant les forêts et la sylviculture, publié en septembre 2008. La législation bruxelloise dépend dans la plupart des aspects encore du «code forestier» datant de 1854. Une révision et une adaptation de ce code sont en cours.

Temps de mise en œuvre

Le délai de mise en œuvre des différents plans de gestion s’étend sur 24 ans. Le plan de gestion du site de la Région flamande a été adopté en 2013, le plan de gestion de la partie wallonne du site en 2016 et un plan de gestion pour la partie Bruxelles a été adopté en 2019.

La gestion adaptative est mise en œuvre à un taux d’environ 0,5 % par an dans la conversion des peuplements de hêtre en plantant d’autres espèces (environ 20 ha par an).

Durée de vie

La mise en œuvre de ces plans de gestion de la foresterie adaptative au changement climatique devrait durer de nombreuses générations.

Informations de référence

Contacter

Frederik VAES
Head of Department of Environment Brusselsl
Havenlaan 86C/3000 B-1000 Brussel
fvaes@leefmilieu.brussels

 

Référence

Estimation de la fréquentation récréative de la forêt de Soignes. —Colson, V., Braun, M., Doïdi, L. -2012

Études de l’adéquation des essences aux stations forestières de la forêt de Soignes (Zone bruxelloise) dans le contexte du changement climatique.- Daise, J., Claessens, H., Rondeux, J. — 2009

La forêt de Soignes. Connaissances nouvelles pour un patrimoine d’avenir. Chapitre 20: La forêt de Soignes, site unique pour les sciences de la terre et l’archélogie.- Langohr R., 2009 p. 195.

Vandekerkhove, K., Vanhellemont, M., Vrńka, T., Meyer, P., Tabaku, V., Thomaes, A., Leyman, A., De Keersmaeker, L., Verheyen, K., 2018a. Très grands arbres dans une forêt de hêtres de plaine (Fagus sylvatica L.): Densité, taille, croissance et configuration spatiale par rapport aux sites de référence en Europe. Écologie et gestion forestières 417, 1-17.

Synthèse 2020 de l’inventaire forestier de la Forêt de Soignes Bruxelloise- BE- 2020.

Publié dans Climate-ADAPT Dec 14 2023   -   Dernière modification dans Climate-ADAPT Apr 18 2024


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