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Selon l’Agence européenne pour l’environnement, les conséquences des inondations pluviales, fluviales et côtières en Europe s’aggraveront globalement en raison de l’augmentation de l’intensitéet de la fréquence des inondations dues au changement climatique (AEE, 2016, 2020). D’ici 2050, dans un scénario de statu quo, les pertes économiques annuelles résultant des inondations en Europe pourraient être multipliées par près de cinq [SWD(2019)439].
Les inondations peuvent être causées par: (i) les fortes pluies ou les eaux de fonte, lorsque la capacité d’infiltration du sol est dépassée; (ii) les rivières, lorsque les rejets dépassent la capacité des cours d'eau et les sorties d'eau des lits fluviaux habituels, se propageant à travers le pays, (iii) ou les tempêtes responsables des inondations côtières. Le changement climatique devrait accroître la fréquence et l'ampleur des précipitations extrêmes, augmenter les températures moyennes et extrêmes (qui sont importantes pour la glace et la fonte des neiges), élever le niveau de la mer et intensifier la tempête avec des effets négatifs sur les niveaux extrêmes de la mer, aggravant ainsi encore le risque d'inondation. D'autre part, le changement d'affectation des terres et la pression anthropologique sur les rivières ont un impact constant sur la capacité naturelle de rétention et de drainage de leurs bassins versants. Cela pourrait se traduire par une augmentation substantielle du ruissellement de surface et, par conséquent, du débit de pointe des rivières, qui devrait augmenter dans diverses parties du nord-ouest de l’Europe (Blöschlet al., 2019). Dans les zones côtières de faible altitude, la cooccurrence du haut niveau de la mer et des précipitations entraînant un ruissellement important peut provoquer des inondations composées (Bevaquaet al., 2019).
Au cours des dernières années, la gestion des inondations est passée d'une simple protection contre les inondations à une gestion intégrée des risques d'inondation. En Europe, ce changement se reflète dans la directive de l’UE sur les inondations, qui doit être mise en œuvre en coordination avec la directive-cadre sur l’eau (DCE). La directive «Inondations» impose aux États membres d’élaborer des plans de gestion des risques d’inondation (PGRI) en cohérence avec les plans de gestion des bassins hydrographiques de la DCE. Dans ce processus, les pays sont appelés à évaluer les risques d'inondation à l'échelle des bassins versants, à établir des cartes des zones inondables et à informer les communautés locales de ces risques. Les cartes des risques d’inondation doivent couvrir les zones géographiques qui pourraient être inondées en cas d’événements à probabilité faible (scénario d’événements extrêmes), moyenne (par exemple, ceux dont la période de retour est ≥ 100 ans) et élevée. Pour chacun de ces événements, l'évaluation devrait fournir des informations sur l'étendue spatiale de l'inondation, le niveau de l'eau et la vitesse du débit d'eau. Les cartes des risques d'inondation sont également très utiles pour communiquer l'exposition et la vulnérabilité des zones inondables aux parties prenantes.
Les PGRI devraient aborder tous les aspects pertinents de la gestion des risques, en mettant l’accent sur la prévention, la protection, la préparation et la planification à moyen et à long terme, en tenant compte des caractéristiques du bassin hydrographique ou du sous-bassin concerné. Une combinaison de mesures vertes et grises peut être envisagée dans les plans de gestion des risques d’inondation afin d’atténuer les problèmes liés aux inondations à l’échelle du bassin hydrographique. Les solutions traditionnelles de protection contre les inondations (grises) comprennent les barrages, les digues, les canaux, les défenses contre les ondes de tempête et les barrières en général. Les PGRI peuvent également inclure la promotion de mesures écologiques, notamment: les pratiques d’utilisation durable des terres, le retrait géré des zones sujettes aux inondations, l’amélioration de la rétention d’eau par la préservation et la requalification des plaines inondables et des zones humides, ainsi que l’inondation contrôlée de certaines zones en cas d’inondation. Parmi les solutions importantes susceptibles de réduire l’exposition des personnes et des biens aux inondations figurent également la sensibilisation, l’alerte précoce et le recours à des régimes d’assurance.
Détails supplémentaires
Détails de l'adaptation
Catégories du GIEC
Institutionnel: droit et réglementation, Institutionnel: politiques et programmes gouvernementauxParticipation des parties prenantes
La mise en œuvre de la directive de l’UE sur les inondations nécessite la mise en place de mécanismes de participation du public afin de garantir la participation des citoyens au cycle de gestion des inondations. Toutes les évaluations, cartes et plans élaborés conformément aux directives sur les inondations et à la directive-cadre sur l’eau doivent être mis à la disposition du public et téléchargés dans le répertoire numérique commun WISE, géré par l’Agence européenne pour l’environnement.
Les PGRI requièrent la contribution de différents niveaux d’institutions (nationales et régionales) et d’un large éventail de compétences. Divers canaux de consultation avec le public et les parties prenantes ont été utilisés et, dans l’ensemble, un large éventail de parties prenantes a participé à l’élaboration des premiers PGRI (attendu en 2015). Parmi les parties prenantes concernées, la participation de sujets privés est également très importante, étant donné que très souvent les propriétés privées sont touchées, directement ou indirectement, par la mise en œuvre des mesures prévues par les PGRI.
Facteurs de réussite et facteurs limitants
Dans certains cas, la mise en œuvre de la directive sur les denrées alimentaires a permis d’améliorer et de renforcer le manque de coordination et de collaboration entre les différents secteurs (par exemple, la protection contre les inondations, la planification d’urgence, la protection civile, l’aménagement du territoire, les assurances, la restauration des cours d’eau), les décideurs et les parties prenantes opérant à différentes échelles spatiales. Malgré ces efforts importants, le manque de coordination entre les différents sujets et en particulier entre les PGRI et les stratégies ou plans nationaux d’adaptation reste une lacune importante dans la gestion partagée du risque d’inondation.
À la suite du processus de cartographie des inondations, la vulnérabilité d'un grand nombre de cours d'eau et de zones côtières européens a été cartographiée et évaluée, fournissant ainsi des connaissances très utiles pour la gestion des zones sujettes aux inondations. Toutefois, au cours du premier cycle des PGRI, le risque d’inondation pluviale (en raison de fortes précipitations dépassant la capacité d’infiltration du sol) n’a pas été considéré comme tout aussi pertinent et son évaluation était moins détaillée par rapport à l’évaluation des risques fluviaux et côtiers.
La disponibilité des données et les ressources humaines et financières nécessaires à la mise en œuvre du processus de cartographie et d’évaluation des inondations, compte tenu également des projections relatives au changement climatique, figurent parmi les principales contraintes liées aux PGRI.
La directive sur les inondations adopte l’échelle des bassins hydrographiques comme unité de gestion et adopte une approche à plusieurs niveaux en matière d’établissement d’objectifs et de normes, ce qui est un attribut positif de la gouvernance adaptative, en particulier à la lumière des changements climatiques. Toutefois, l'absence d'instruments appropriés officiellement intégrés dans le système juridique à l'appui du mécanisme de coopération pourrait limiter la coopération transfrontière. En outre, les différences entre les cadres juridiques, les points de vue politiques sur la gestion des risques d'inondation et les contextes économiques, sociaux et physiques peuvent entraver la bonne coordination et la coopération entre les échelles.
Coûts et avantages
La préparation d'un plan de gestion des risques d'inondation suit normalement un cycle de planification de six ans, qui nécessite la participation d'une grande variété d'experts, y compris des planificateurs des terres et des côtes, des hydrologues, des modélisateurs, des spécialistes de l'environnement, des ingénieurs, etc. Les ressources et le temps consacrés à l'élaboration du plan dépendent de l'ampleur de l'analyse, des objectifs stratégiques et des cibles du plan et de la disponibilité des données et des outils pour leur analyse. Compte tenu de son importance, des ressources spécifiques doivent également être consacrées à la participation et à la consultation des parties prenantes.
Aspects juridiques
La directive de l’UE sur les inondations impose aux États membres d’évaluer si les zones proches des cours d’eau et des côtes sont menacées par les inondations, de cartographier l’étendue des inondations, les biens et les êtres humains menacés dans ces zones, et de prendre des mesures adéquates et coordonnées pour réduire ce risque d’inondation. La directive impose également aux États membres de prendre en considération les effets du changement climatique sur l’ampleur, la fréquence et la localisation des inondations, et donc d’intégrer ces effets dans l’évaluation des risques d’inondation, la protection, la prévention et la préparation.
Outre les PGRI eux-mêmes, les incidences du changement climatique et des évolutions à long terme sur la survenance des inondations constituent la deuxième partie des étapes précédant le processus de planification et les exigences en matière de rapports: l’évaluation préliminaire des risques d’inondation et les cartes des dangers et des risques d’inondation devraient indiquer clairement comment le changement climatique est inclus (ou non) dans les scénarios cartographiés.
La directive sur les inondations est mise en œuvre en coordination avec la directive-cadre sur l’eau, notamment par la coordination des plans de gestion des risques d’inondation et des plans de gestion des bassins hydrographiques, et par la coordination des procédures de participation du public à l’élaboration de ces plans. Les deux directives renforcent le droit du public d'accéder à cette information et d'avoir son mot à dire dans le processus de planification. Un document d’orientation distinct intitulé «Gestiondes bassins hydrographiques dans un contexte de changement climatique»a été élaboré à l’appui de cette coordination.
Délai de mise en œuvre
L'élaboration d'un plan de gestion des risques d'inondation repose sur trois grandes étapes d'une durée de deux ans chacune: (i) évaluation préliminaire des risques d’inondation (ARAP); (ii) cartographie des risques d’inondation et des risques d’inondation, (iii) élaboration des plans de gestion des risques d’inondation (PGRI). Le délai de mise en œuvre du plan dépend fortement des objectifs généraux et spécifiques fixés et des mesures connexes recensées.
Durée de vie
Les plans de gestion des risques d’inondation doivent être réexaminés tous les six ans conformément à la directive sur les inondations. En ce qui concerne la mise en œuvre, la durée de vie des mesures spécifiques incluses dans les plans dépend de la typologie des mesures, qui varie de plusieurs mois à plusieurs décennies.
Informations de référence
Sites Web :
Références:
COM (2025) 2 final - Rapport de la Commission sur la mise en œuvre de la directive-cadre sur l'eau (troisièmes plans de gestion des bassins hydrographiques) et de la directive sur les inondations (deuxièmes plans de gestion des risques d'inondation). 04.02.2025.
SWD (2019) 439. Bilan de qualité de la directive-cadre sur l’eau et de la directive «Inondations». 10.02.2019
Cour des comptes européenne, (2018). Directive«Inondations»: les progrès réalisés dans l’évaluation des risques, tandis que la planification et la mise en œuvre doivent être améliorées.
EEE (2016). Risques d’inondation et vulnérabilité environnementale. Explorer les synergies entre la restauration des plaines inondables, les politiques de l'eau et les politiques thématiques. Rapport 1/2016 de l’AEE.
Publié dans Climat-ADAPT: Nov 22, 2022
Études de cas liées à cette option :
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