Biodiversité

Messages clés

  • La conservation de la biodiversité et l’action pour le climat sont intrinsèquement liées: La biodiversité joue un rôle important dans la régulation du climat, mais en même temps, le changement climatique affecte toutes les espèces et leurs habitats. Le changement climatique a une incidence sur la dynamique des écosystèmes et sur l’adéquation des habitats à la biodiversité.
  • Les approches écosystémiques peuvent contribuer à réduire la vulnérabilité de la biodiversité, et les secteurs économiques écosystémiques peuvent reconnaître les changements climatiques et s'y adapter en adoptant une approche écosystémique. Cet objectif peut être atteint grâce à des mesures de gestion des habitats et des espèces, d'adaptation de l'utilisation des terres et de gestion de l'eau, qui améliorent l'infrastructure écologique et renforcent la robustesse des populations et des habitats locaux.
  • Le cadre politique de l’UE, y compris la stratégie en faveur de la biodiversité, les directives «Oiseaux» et «Habitats», Natura 2000, la stratégie en faveur des infrastructures vertes et le règlement de l’UE sur les espèces envahissantes, prévoit cette possibilité, ainsi que des mesures connexes dans le cadre de politiques sectorielles (par exemple, la politique agricole commune et la politique commune de la pêche). Des investissements substantiels sont faits dans le développement des connaissances pour soutenir la biodiversité et restaurer ou préserver la santé et les écosystèmes.

Impacts et vulnérabilités

Le changement climatique affecte les facteurs biotiques et abiotiques qui déterminent les conditions de croissance des plantes, la structure et la composition de la végétation, ainsi que la distribution et l'abondance des espèces et leurs interactions. Les habitats peuvent changer ou disparaître, et les populations d'espèces peuvent devenir de plus en plus isolées ou vulnérables à l'extinction. En outre, les espèces envahissantes et les nouvelles maladies peuvent éroder davantage la biodiversité indigène. Même les ravageurs indigènes peuvent devenir une plus grande menace avec des hivers plus doux ou des changements dans la durée des saisons.

La conservation et la restauration des écosystèmes, par exemple en rétablissant les tourbières ou les conditions naturelles dans les bassins hydrographiques, sont non seulement bénéfiques pour la biodiversité elle-même, mais aussi essentielles pour réduire les effets du changement climatique sur la société (inondations, par exemple).

Cadre d'action

La stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030, adoptée en 2020 dans le cadre du pacte vert pour l’Europe, met la biodiversité de l’UE sur la voie du rétablissement, reconnaissant que la perte de biodiversité et les crises climatiques sont interdépendantes et nécessitent une action coordonnée. Ces liens sont également fortement reconnus dans la stratégie d’adaptation de l’UE, un autre élément essentiel du pacte vert pour l’Europe grâce à l’extension des solutions fondées sur la nature. Les solutions fondées sur la nature sont considérées comme un mécanisme essentiel pour faire face à la double crise de la perte de biodiversité et du changement climatique, ainsi que pour apporter des avantages à la nature, à la société et à l’économie.

La politique de l’UE reconnaît le rôle essentiel que jouent les éléments verts et bleus du paysage dans l’adaptation au changement climatique, le réseau Natura 2000, établi en vertu des directives «Oiseaux» et «Habitats» de l’UE, constituant une colonne vertébrale unique de zones protégées. Des lignes directrices pour la prise en compte du changement climatique dans la gestion des sites Natura 2000 ont été élaborées en 2013 afin de faciliter la gestion des sites et la prise de décision aux niveaux local et régional. Les lignes directrices précisent la nécessité de passer d'une perspective de conservation statique à une approche de gestion adaptative, qui implique la prise en compte des impacts climatiques potentiels et la conception de mesures de gestion qui tiennent compte de ces impacts.

Le 22 juin 2022, la Commission a adopté la proposition de loi juridiquement contraignante sur la restauration de la nature. Il s’agit de garantir la résilience des écosystèmes, des habitats et des espèces face aux menaces liées au changement climatique et de contribuer à l’atténuation du changement climatique et à l’adaptation à celui-ci en tant que solution essentielle fondée sur la nature.

La stratégie de l’UE sur les infrastructures vertes fait directement référence à la stratégie de l’UE sur l’adaptation au changement climatique au moyen d’actions sur les infrastructures vertes et d’approches écosystémiques visant à encourager l’adaptation et la réduction des risques de catastrophe. Le concept d'infrastructure verte décrit les réseaux écologiques dans leur contexte plus large (au-delà des zones protégées) et souligne l'importance de maintenir et de rétablir la fourniture de biens et de services écosystémiques pour la société et la valeur des écosystèmes multifonctionnels. Les infrastructures vertes contribuent également à la cohérence du réseau Natura 2000 en améliorant la perméabilité du paysage. Il crée des réseaux écologiques qui peuvent aider à améliorer la résilience écologique future parce que les corridors verts permettent aux espèces de changer d'aire de répartition en réponse au changement climatique.

Les espèces exotiques envahissantes représentent l'une des principales menaces pour la biodiversité et les services écosystémiques, en particulier dans les écosystèmes isolés géographiquement et évolutifs, tels que les petites îles. Entre autres facteurs, le changement climatique augmente le risque de (nouvelle) répartition des espèces envahissantes, en particulier des espèces thermophiles. Cette question est traitée dans le règlement de l’UE sur les espèces envahissantes.

En particulier en ce qui concerne les services écosystémiques, il existe des synergies avec d’autres secteurs. La stratégie «De la ferme à la table» de l’UE établit un lien explicite entre la chaîne d’approvisionnement alimentaire, la biodiversité et le climat. En outre, la directive-cadre sur l’eau, la directive-cadre «stratégie pour le milieu marin», la politique agricole commune et la politique commune de la pêche ont toutes des approches sectorielles pour traiter les avantages connexes liés à la biodiversité et au climat.

Améliorer la base de connaissances

Le climat, la biodiversité et les écosystèmes sont considérés comme interdépendants dans le rapport du groupe de travail II du sixième rapport d’évaluation du GIEC intitulé «Climate Change 2022: Impacts, adaptation et vulnérabilité. La biodiversité a une capacité limitée à s’adapter aux changements climatiques prévus (comme prévu dans le rapport spécial du GIEC sur le réchauffement planétaire de 1,5 °C). Par conséquent, il est essentiel de soutenir la résilience de la biodiversité au changement climatique pour maintenir le fonctionnement des écosystèmes. Les effets du changement climatique ne peuvent être efficacement réduits que par la conservation (ou le rétablissement) de la biodiversité dans 30 à 50 % des zones terrestres d’eau douce et océaniques de la Terre. Sauvegarder ou rétablir la biodiversité crée un tampon qui réduit les impacts et diminue notre vulnérabilité aux événements climatiques de plus en plus extrêmes.

Une collaboration entre la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) et le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a été lancée pour aborder le programme conjoint biodiversité-climat. Le premier atelier a abouti à un résultat scientifique, qui décrit les liens et les points de levier dans la gouvernance actuelle et les systèmes socio-écologiques qui peuvent aider à promouvoir les changements vers une gouvernance transformatrice pour aborder le lien biodiversité-climat-société.

L’Agence européenne pour l’environnement (AEE) a publié une évaluation fondée sur des indicateurs du changement climatique passé et prévu et de ses incidences sur les écosystèmes et la société. Dans un autre rapport de l'AEE, les solutions fondées sur la nature sont reconnues comme un instrument clé pour mobiliser le programme commun biodiversité-climat. Le groupe «Eaux côtières et marines intérieures» de la CTE a publié le rapport intitulé «Biodiversité dans les mers d’Europe», qui donne un aperçu de l’état de la biodiversité aquatique, y compris des incidences et des tendances dues au changement climatique.

Le Centre commun de recherche dispose d’un centre de connaissances sur la biodiversité qui constitue la base scientifique de l’intégration des politiques de l’UE en matière de biodiversité, y compris le changement climatique. Elle a publié la toute première évaluation des écosystèmes de l’UE en juillet 2021, soulignant que les incidences du changement climatique sur la biodiversité augmentent. BiodiverCities est un projet pilote de l’UE, récemment lancé, visant à améliorer la participation de la société civile à la prise de décision en matière de planification en ce qui concerne la biodiversité urbaine et la nature dans et autour des villes.

Le service Copernicus sur le changement climatique (C3S),mis en œuvre par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme pour le compte de l’Union européenne, recueille des données pour surveiller le climat et prévoir son évolution future. Ces informations peuvent être utilisées pour étudier l'impact exact du changement climatique sur divers secteurs, paysages et écosystèmes.

Des données et des informations complètes sur la biodiversité dans l’UE sont disponibles sur le système d’information sur la biodiversité pour l’Europe (BISE), avec des informations sur la manière dont la biodiversité est affectée par le changement climatique.

Soutenir l'investissement et le financement

Le cadre financier pluriannuel (CFP) de l’UE pour la période 2021-2027 s’élève à 1 210 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 807 milliards d’euros provenant de l’instrument de relance de l’UE de nouvelle génération. 30 % de ce budget sont destinés à des activités contribuant à la réalisation des objectifs climatiques.

La stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030 vise à débloquer au moins 20 milliards d’euros par an en faveur de la nature et à faire en sorte qu’une part importante des 30 % du CFP consacrés à l’action pour le climat soit investie dans la biodiversité et les solutions fondées sur la nature. Il reconnaît la restauration des types d'écosystèmes qui sont des puits de carbone particulièrement importants, tels que les forêts, les tourbières, les prairies, les zones humides, les mangroves et les prairies marines, et reconnaît également le rôle de la restauration des sols à cet égard. Il permet la mise en place d’un réseau transeuropéen de la nature cohérent dans le cadre de son pilier de protection afin de permettre la migration des espèces et l’adaptation au changement climatique.

Les principaux instruments dont dispose l’UE pour soutenir l’adaptation sont les suivants:

  • le programme LIFE;
  • Horizon Europe: le pôle 6 sur l’alimentation, la bioéconomie, les ressources naturelles, l’agriculture et l’environnement est le plus pertinent pour la biodiversité et l’adaptation au changement climatique.

La recherche sur la biodiversité et l’adaptation est également soutenue par le réseau ERA-Net BiodivERsA, qui coordonne les programmes nationaux de recherche sur la biodiversité dans toute l’Europe.

À l’heure actuelle, le principal moteur des dépenses enregistrées en faveur de la biodiversité dans le budget de l’UE est la politique agricole commune, et cette tendance devrait se poursuivre. Des dépenses importantes sont également effectuées au titre du Fonds européen de développement régional, du Fonds social et du Fonds de cohésion. Une vue d’ensemble complète est disponible sur la page consacrée au financement par l’UE des mesures d’adaptation.

EMR d’adaptation

Parmi les principales conclusions du rapport 2020 de l’AEE sur l’état de la nature figurent la confirmation que le changement climatique constitue une menace croissante pour la biodiversité et que les activités agricoles, l’abandon des terres et la pollution constituent des pressions majeures sur les habitats et les espèces. Pour comprendre l’évolution de la biodiversité en Europe au fil du temps, l’Union européenne s’appuie sur des données collectées et communiquées de manière cohérente et comparable. Tous les six ans, les États membres de l’UE sont tenus de rendre compte de la taille et des tendances des populations d’oiseaux (article 12 de la directive «Oiseaux») ainsi que de l’état de conservation et des tendances des habitats et espèces ciblés (article 17 de la directive «Habitats») sur leur territoire européen. Afin d’examiner les synergies et les compromis entre la protection de la biodiversité et l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à celui-ci, l’organisation de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) et du GIEC a organisé un atelier en 2021. Il s'agit d'un rapport scientifique élaboré dans le contexte des accords internationaux importants, y compris l'Accord de Paris, et des objectifs de développement durable. Cet atelier a exploré l'interaction entre le climat et la biodiversité, des tendances actuelles au rôle et à la mise en œuvre de solutions basées sur la nature et au développement durable de la société humaine.

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