Santé

Messages clés

  • Le changement climatique exacerbe la mortalité et les maladies associées aux phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur, les inondations ou les incendies de forêt. Le changement climatique devrait également introduire de nouveaux risques pour la santé des Européens, en particulier les maladies transmises par des vecteurs tels que les moustiques tigres. La santé des plantes et des animaux est également affectée par l'évolution de la saisonnalité, les conditions météorologiques extrêmes et les nouvelles maladies et ravageurs.
  • L’UE joue un rôle de coordination dans la lutte contre les menaces transfrontières pour la santé, y compris celles liées au changement climatique. La nouvelle vision «L’UE pour la santé» (2021-2027) vise à se préparer aux futures crises sanitaires.
  • Pour combler le déficit de connaissances sur les incidences du changement climatique sur la santé humaine, l’Observatoire européen du climat et de la santé a été lancé en 2021 dans le cadre de la nouvelle stratégie de l’UE relative à l’adaptation au changement climatique. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies gère les données scientifiques sur les maladies transmissibles liées au climat. Le programme de financement de la recherche Horizon Europe soutiendra davantage la recherche sur le climat et la santé humaine.
  • La législation phytosanitaire de l’UE et la loi sur la santé animale de 2016 couvrent les risques liés au climat pour les cultures, les forêts et les animaux d’élevage. Les connaissances sur les impacts du climat sur la santé des plantes et des animaux ont été rassemblées dans le cadre du projet CLEFSA de l'Autorité européenne de sécurité des aliments.

Impacts et vulnérabilités

Le changement climatique engendrera de nouveaux risques pour la santé et amplifiera les problèmes de santé actuels. Le changement climatique devrait avoir des effets directs et indirects sur la santé humaine, végétale et animale. Les effets directs résultent principalement de changements dans l'intensité et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les vagues de chaleur et les inondations. Les effets indirects peuvent être ressentis par des changements dans l'incidence des maladies transmises par les insectes (c.-à-d. les maladies vectorielles causées par les moustiques et les tiques), les rongeurs ou les changements dans la qualité de l'eau, des aliments et de l'air.  En plus des effets sur la santé humaine, le changement climatique devrait modifier le cycle de vie des plantes et des animaux. Par exemple, avec l'augmentation prévue des températures, de nombreuses plantes commenceront à pousser et à fleurir plus tôt au printemps et la saison de croissance persistera plus longtemps en automne. Certains animaux se réveilleront plus tôt de l'hibernation ou migreront à des moments différents.

Cadre d'action

Santé humaine

La prévention des effets du changement climatique sur la santé humaine doit être abordée à de nombreux niveaux et dans plusieurs domaines d’action. En vertu du traité de Lisbonne, la responsabilité première de l'organisation et de la fourniture des services de santé et des soins médicaux incombe aux États membres. La politique de santé de l’UE sert donc à compléter les politiques nationales et à garantir la protection de la santé dans toutes les politiques de l’UE.

L'un des principaux rôles de la politique de santé de l'UE est la coordination des activités transfrontières. En 2013, l’Union européenne a adopté la décision relative aux menaces transfrontières graves sur la santé. Cette décision renforce la préparation dans l’UE et la coordination des réponses aux menaces pour la santé. Il aide les États membres à se préparer et à protéger les citoyens contre d’éventuelles futures pandémies et menaces transfrontières graves causées par des maladies transmissibles, des événements chimiques, biologiques ou environnementaux, y compris ceux liés au changement climatique. Dans le cadre de la nouvelle stratégie de l’UE pour l’adaptation au changement climatique, l’UE poursuivra les menaces transfrontières pour la santé, y compris le changement climatique, au sein d’une nouvelle Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire.

En ce qui concerne les phénomènes météorologiques extrêmes et la santé, les politiques de l’UE en matière de réduction des risques de catastrophe couvrent des domaines clés pour renforcer la coopération entre les États membres de l’UE, dans le but d’améliorer à la fois la protection des citoyens contre les catastrophes et la gestion des risques émergents.

Premier résultat concret de la nouvelle stratégie de l’UE relative à l’adaptation au changement climatique, l’Observatoire européen du climat et de la santé a été lancé afin de mieux suivre, analyser et prévenir les effets du changement climatique sur la santé humaine.

Le pacte vert pour l’Europe définit l’engagement de la Commission à relever les défis liés au climat et à l’environnement. En outre, la proposition relative au 8e programme d’action pour l’environnement appelle à renforcer les liens entre les politiques environnementales (y compris climatiques) et sanitaires, notamment par la «surveillancede la santé humaine, des incidences du changement climatique et de l’adaptation à celui-ci».

La Commission européenne a proposé une nouvelle vision «L’UE pour la santé» (2021-2027) afin de renforcer la sécurité sanitaire et de se préparer aux futures crises sanitaires. La proposition de règlement «L’UE pour la santé» vise, entre autres, à «contribuerà lutter contre les effets négatifs du changement climatique et de la dégradation de l’environnement sur la santé humaine». En outre, la proposition de la Commission européenne relative à une union européenne de la santé améliorera encore la coordination des menaces transfrontières graves, y compris celles liées aux conditions environnementales et climatiques.

Santé des végétaux

En octobre 2016, le règlement relatif aux mesures de protection contre les organismes nuisibles aux végétaux (législation sur la santé des végétaux) a été adopté et est entré en vigueur en décembre 2019. Il vise à offrir une meilleure protection contre l'introduction et la propagation de nouveaux organismes nuisibles aux végétaux. Ces règles visent également à garantir la sécurité des échanges commerciaux, ainsi qu’à atténuer les incidences et les risques introduits par les nouveaux défis, en particulier par le changement climatique, sur la santé de nos cultures et de nos forêts.

Santé animale

En mars 2016, le règlement relatif aux maladies animales transmissibles (législation sur la santé animale) a été adopté. Cette nouvelle législation unique et complète en matière de santé animale soutient le secteur de l’élevage de l’UE dans sa quête de compétitivité et de sécurité et de fluidité du marché européen des animaux et de leurs produits. Il soutient également une meilleure détection précoce et un meilleur contrôle des maladies animales, y compris des maladies émergentes liées au changement climatique, et vise à contribuer à réduire l’apparition et les effets des épidémies animales.

L’approche «Une seule santé»

L'existence et la subsistance de notre planète Terre reposent sur une interaction symbiotique entre les humains, les animaux et l'environnement que nous partageons. Afin d'assurer la santé et la survie de l'homme, il est nécessaire d'examiner l'interconnexion et l'interdépendance complexes de toutes les espèces vivantes et de l'environnement. One Health est une approche basée sur l'avantage synergique d'une coopération étroite entre les sciences de la santé humaine, animale et environnementale. Dans ce contexte, la Commission européenne mettra en commun et reliera les données, les outils et l’expertise afin de communiquer, de surveiller, d’analyser et de prévenir les effets du changement climatique sur la santé humaine, sur la base d’une approche «Une seule santé».

L’initiative «Une seule santé» fournit un cadre important pour garantir une approche à l’échelle de la société et de l’ensemble du gouvernement, car elle garantit la participation de tous les secteurs et disciplines concernés afin d’aborder de manière globale et coordonnée les trois principales composantes de l’initiative «Une seule santé»: Santé humaine, santé animale et environnement.

Améliorer la base de connaissances

Rapport du groupe de travail II du sixième rapport d’évaluation du GIEC intitulé «Changement climatique 2022: Impacts, adaptation et vulnérabilité, ont clairement indiqué comment, dans toutes les régions, la mortalité et la morbidité humaines dues aux épisodes de chaleur, l’apparition de maladies d’origine alimentaire et hydrique liées au climat et l’incidence des maladies à transmission vectorielle ont augmenté de manière constante. En outre, les maladies animales et humaines, y compris les zoonoses, apparaissent dans de nouveaux domaines. En ce qui concerne le climat futur, le GIEC a souligné comment le changement climatique et les événements extrêmes connexes augmenteront considérablement la mauvaise santé et les décès prématurés à court et à long terme.

Le secteur de la santé et le bien-être bénéficieraient d'approches d'adaptation intégrées qui intègrent la santé dans les politiques relatives à l'alimentation, aux moyens de subsistance, à la protection sociale, aux infrastructures, à l'eau et à l'assainissement nécessitant une collaboration et une coordination à toutes les échelles de gouvernance. Pour renforcer la résilience dans le secteur de la santé, il existe en effet de multiples possibilités d’investissements et de financements ciblés, tels que des systèmes d’alerte précoce et de réaction aux chaleurs extrêmes; amélioration de l'accès à l'eau potable, réduction de l'exposition à l'eau et aux phénomènes météorologiques extrêmes; et, une surveillance efficace, des systèmes d’alerte précoce pour surveiller et réduire les maladies à transmission vectorielle.

Santé humaine

La nouvelle stratégie de l’UE relative à l’adaptation au changement climatique souligne la nécessité de mieux comprendre les risques climatiques pour la santé. Un développement clé dans le cadre de la nouvelle stratégie est l’Observatoire européen du climat et de la santé, une initiative de la Commission européenne qui vise à aider l’Europe à se préparer et à s’adapter aux effets du changement climatique sur la santé en fournissant un accès aux informations pertinentes, y compris le contexte politique européen et national, les incidences du changement climatique sur la santé en Europe, les indicateurs sur le climat et la santé, les systèmes et outils d’information sur le climat et la santé, et les systèmes d’alerte précoce sur le climat et la santé. Il favorise également l'échange d'informations et la coopération entre les acteurs internationaux, européens, nationaux et non gouvernementaux concernés.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) est chargé des preuves scientifiques et des évaluations des risques liés aux maladies transmissibles, y compris celles associées au changement climatique. L’ECDC a mis au point le réseau «Environnement et épidémiologie européens»,qui fournit des outils de surveillance en temps réel des conditions météorologiques pour évaluer le risque de maladies d’origine hydrique et de maladies à transmission vectorielle, ainsi que d’autres outils d’évaluation des risques. En outre, l’ECDC s’occupe du système de collecte de données et de surveillance des maladies et zoonoses d’origine alimentaire et hydrique, dont certaines devraient augmenter en raison des effets du changement climatique. En outre, l’ECDC et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) hébergent VectorNet, une plateforme d’échange de données sur la répartition géographique des vecteurs de maladies des arthropodes en Europe, et ont produit un large éventail d’études axées sur l’évaluation des incidences et des vulnérabilités européennes au changement climatique.

L’Union européenne a financé le développement d’informations et d’une expertise pertinentes dans le domaine du climat et de la santé par l’intermédiaire du programme de recherche et d’innovation de l’UE Horizon 2020 et du développement du service Copernicus sur le changement climatique. De plus amples informations sur les projets de recherche et de connaissance les plus pertinents sont disponibles dans le catalogue de ressources de l’Observatoire européen du climat et de la santé.

Les missions de l’UE font partie intégrante du cadre de recherche d’«Horizon Europe» (2021-2027), qui sont des engagements visant à résoudre les grands défis sociétaux, y compris l’adaptation au changement climatique. La mission de l'UE sur l'adaptation au changement climatique fonctionnera comme un portefeuille d'actions (projets de recherche, mesures politiques ou même initiatives législatives) pour s'adapter au changement climatique. Le résumé de la mission proposée met l’accent sur la nécessité de protéger la santé et le bien-être des personnes contre les effets du changement climatique (y compris les températures élevées, les phénomènes météorologiques extrêmes et les maladies infectieuses), en mettant particulièrement l’accent sur les groupes de population vulnérables. En outre, la mission sur les villes intelligentes et neutres pour le climat comprend la promotion d’une transition juste pour améliorer la santé et le bien-être des citoyens, avec des avantages connexes, tels que l’amélioration de la qualité de l’air ou des modes de vie plus sains, en soulignant le lien important entre l’adaptation au changement climatique, l’atténuation de ses effets et la santé.

Santé des végétaux et des animaux

Le programme commun européen «Une seule santé» (EJP), grâce aux liens existants avec les autorités nationales et les décideurs politiques au sein des États membres de l’UE, s’enorgueillit d’un partenariat historique de 38 laboratoires et instituts renommés dans les domaines alimentaire, vétérinaire et médical, dans le but d’harmoniser les approches, les méthodologies, les bases de données et les procédures pour l’évaluation et la gestion des zoonoses d’origine alimentaire (ZBA), de la résistance aux antimicrobiens émergente (RAM) et des menaces émergentes (ET) dans toute l’Europe. La collaboration entre les instituts a été renforcée par le renforcement de la coopération transdisciplinaire et l'intégration des activités. Cet objectif a été atteint grâce aux projets de recherche conjoints spécifiques, aux projets d’intégration conjoints et aux activités d’éducation et de formation.

Le projet «Le changement climatique en tant que moteur des risques émergents pour la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux, la santé des végétaux, des animaux et la qualité nutritionnelle» (CLEFSA) a été mené entre 2018 et 2020 par l’EFSA. La CLEFSA a recensé de nombreux problèmes liés au changement climatique et susceptibles d’affecter la sécurité alimentaire en Europe, notamment l’apparition et l’intensité de certaines maladies d’origine alimentaire et l’établissement d’espèces exotiques envahissantes nocives pour la santé des végétaux et des animaux; la présence, l’intensité et la toxicité des proliférations d’algues et de bactéries marines et d’eau douce potentiellement toxiques, ainsi que la dominance et la persistance de divers parasites, champignons, virus, vecteurs et espèces envahissantes nuisibles à la santé des végétaux et des animaux; et la (ré)émergence de nouveaux dangers, l’augmentation de l’exposition ou de la sensibilité aux dangers connus et la modification des niveaux de micronutriments et de macronutriments dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux.

Santé des végétaux

En 2021, un examen scientifique de l’incidence du changement climatique sur les organismes nuisibles aux végétaux a été fourni par le GIEC et la FAO. Dans ce rapport, des mesures d'atténuation et d'adaptation sont suggérées. En outre, il a souligné que des lacunes subsistaient dans la recherche sur l’incidence du changement climatique sur les organismes nuisibles et sur la santé des végétaux.

L’UE est membre de la convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), dans le cadre de laquelle elle participe activement à l’établissement de normes internationales de qualité pour les végétaux et les produits végétaux. La CIPV est un traité intergouvernemental signé par plus de 180 pays, visant à protéger les ressources végétales du monde contre la propagation et l'introduction de ravageurs et à promouvoir un commerce sûr. La Convention a introduit les Normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP) comme principal outil pour atteindre ses objectifs, ce qui en fait la seule organisation mondiale de normalisation pour la santé des plantes.

Le groupe scientifique sur la santé des végétaux (EFSA) est né à la suite d’une demande de la Commission européenne visant à déterminer s’il convient d’envisager l’inscription d’un organisme nuisible spécifique sur les listes de l’UE des organismes nuisibles en procédant à des catégorisations d’organismes nuisibles et/ou à des évaluations des risques phytosanitaires ou, dans certains cas, en évaluant les évaluations des risques phytosanitaires produites par un tiers. Depuis l’introduction en 2016 de la nouvelle loi sur la santé des végétaux, l’EFSA a mis en place un certain nombre de projets interconnectés visant à aider la Commission européenne à protéger le territoire de l’UE contre les organismes nuisibles et les maladies des végétaux et à aider les États membres à se préparer aux futures menaces phytosanitaires.

Santé animale

L’EFSA a produit des profils de maladies interactifs qui fournissent des informations conviviales et fondées sur des données probantes sur les maladies à transmission vectorielle et les maladies répertoriées par la législation sur la santé animale. Les profils de maladie sont mis à jour au moyen de sept revues systématiques vivantes couvrant: 1) Répartition géographique; 2) Infections expérimentales; 3) Efficacité de la vaccination; 4) Survie des agents pathogènes; 5) Exactitude du test de diagnostic; 6) Contrôle vectoriel; et 7) Efficacité du traitement. Lorsque des études suffisantes sont trouvées et examinées, une méta-analyse est effectuée automatiquement sur les données extraites et les résultats sont visualisés dans les profils de la maladie. En outre, des liens vers d’autres évaluations des risques sur les maladies réalisées par l’EFSA sont fournis.

Soutenir l'investissement et le financement

Santé humaine, végétale et animale

En décembre 2020, l’UE a publié son cadre financier pluriannuel (CFP) pour les années 2021 à 2027. Plus de 50 % du montant total du prochain budget à long terme et de NextGenerationEU sont consacrés au soutien à la modernisation au moyen de politiques qui incluent la recherche et l’innovation, par l’intermédiaire d’Horizon Europe; transitions climatique et numérique équitables, par l’intermédiaire du Fonds pour une transition juste et du programme pour une Europe numérique; la préparation, la reprise et la résilience, par l’intermédiaire de la facilité pour la reprise et la résilience, de rescEU et d’un nouveau programme dans le domaine de la santé. Dans ce contexte, le programme «L’UE pour la santé», le plus grand programme de santé de l’UE à ce jour (2,45 milliards d’euros, + 3,30 milliards d’euros au titre de l’article 5 du CFP), vise à prévenir les maladies et à promouvoir la santé et la coopération sanitaire internationale en soutenant des actions visant à prévenir les menaces transfrontières pour la santé, à s’y préparer et à y faire face. L’initiative «L’UE pour la santé» apportera une contribution significative au cours des prochaines années grâce à l’approche «Une seule santé», le cas échéant, en reconnaissant formellement que la santé humaine est strictement liée à la santé animale et à l’environnement.

Le programme de financement de la recherche Horizon Europe (2021-2027) s’élèvera à 94 milliards d’EUR pour accroître le soutien européen aux activités de recherche et d’innovation liées à la santé et au climat.

Une vue d’ensemble complète est disponible sur la page consacrée au financement par l’UE des mesures d’adaptation.

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