All official European Union website addresses are in the europa.eu domain.
See all EU institutions and bodiesDescription
La gouvernance à plusieurs niveaux fait référence au système qui soutient les politiques et la prise de décision entre les gouvernements nationaux, régionaux et locaux (OCDE). En matière de gouvernance à plusieurs niveaux, les différents niveaux de gouvernement sont mutuellement dépendants les uns des autres (GIZ,2018). Il est reconnu qu’il s’agit d’un élément décisif pour atteindre de multiples objectifs politiques, tels que la préservation et la restauration des ressources naturelles (cadrede gouvernance des ressources naturelles de l’UICN)ou la promotion d’actions locales visant à progresser sur la voie du développement durable (programmeONU-HABITAT). Un concept similaire introduit dans la littérature scientifique est une forme complexe de gouvernance avec de multiples centres de prise de décision, qui peuvent être imbriqués dans plusieurs niveaux de juridiction (par exemple, local, étatique et national). Les caractéristiques polycentriques peuvent être en mesure de trouver un équilibre entre une gouvernance entièrement centralisée et entièrement décentralisée ou basée sur la communauté ( ⁇Carlise et Gruby, 2019).
L'adaptation est une tâche typique de gouvernance multiniveaux et intersectorielle. Le rapport AR6 du GIEC (résuméà l’intention des décideurs politiques)indique que le développement résilient au changement climatique est rendu possible lorsque les processus décisionnels, les financements et les actions sont intégrés entre les niveaux de gouvernance, les secteurs et les calendriers. L’organisation de la gouvernance entre les secteurs et les niveaux fait partie du cycle politique d’adaptation (informations supplémentaires à l’étape 5 de l’outil de soutien à l’adaptation Climate-ADAPT) afin de garantir une mise en œuvre efficace, cohérente et continue des actions d’adaptation. Il comprend la coordination verticale et horizontale.
En ce qui concerne la coordination verticale, tout en s'attaquant à l'adaptation au changement climatique, les gouvernements nationaux s'appuient sur les gouvernements régionaux et locaux pour traduire les stratégies climatiques nationales en actions. À l’inverse, les décideurs locaux, bien qu’ils soient mieux à même de relever des défis spécifiques, peuvent ne pas avoir le pouvoir de résoudre des situations complexes qui relèvent de la responsabilité des autorités régionales et nationales. Les gouvernements locaux et régionaux sont influencés par les instruments et cadres juridiques, institutionnels et financiers mis en place par les niveaux supérieurs de gouvernance. Les cadres nationaux peuvent appuyer mais aussi limiter certaines mesures d'adaptation prises au niveau local. Par exemple, la réutilisation de l'eau pourrait être une stratégie privilégiée au niveau local pour faire face à des problèmes spécifiques de rareté de l'eau. Cette stratégie pourrait être entravée par des lacunes législatives qui nécessitent des interventions au niveau national pour être résolues. De même, les bonnes pratiques, testées dans des zones pilotes à l'échelle très locale, doivent être soutenues par les acteurs régionaux et nationaux pour être étendues et devenir efficaces dans l'atténuation des impacts du changement climatique. En outre, les actions lancées par les autorités locales ou dirigées par les communautés locales doivent être cohérentes et correctement encadrées dans le cadre des stratégies et plans régionaux et nationaux, également pour garantir la durabilité à long terme de l’adaptation. Par exemple, l’alimentation des plages et d’autres options locales d’adaptation à la défense côtière, mises en œuvre avec des objectifs à court terme et des champs d’application restreints, devraient faire partie de plans de gestion intégrée des zones côtières à plus grande échelle, pour être efficaces et durables, en adoptant une approche globale des problèmes locaux dans une perspective à long terme.
La gouvernance à plusieurs niveaux comprend également la coordination horizontale de l'adaptation par la collaboration et les échanges entre différents ministères ou parties prenantes de différents secteurs économiques. Une approche intersectorielle est nécessaire car l'adaptation au changement climatique nécessite des approches systémiques, rassemblant les connaissances détenues par différents acteurs et tenant compte des besoins de divers secteurs politiques et économiques. Par exemple, les autorités responsables de la gestion de l'eau doivent faire face à des utilisations conflictuelles de ressources en eau rares par plusieurs secteurs, tout en préservant l'eau dans l'environnement pour soutenir la biodiversité. La gouvernance intersectorielle peut contribuer à promouvoir des solutions «gagnant-gagnant» présentant de multiples avantages pour plusieurs secteurs, en réduisant au minimum les incidences sur les ressources naturelles et en évitant ainsi une mauvaise adaptation.
Étant donné que les impacts du changement climatique ne reconnaissent pas les frontières administratives, la coordination horizontale inclut également la collaboration entre les gouvernements voisins. Cela implique une coordination entre les municipalités, les régions et même les pays voisins dans les zones transfrontalières. Elle est pertinente, par exemple, pour la gestion de l’eau dans les bassins hydrographiques et pour faire face aux risques d’inondation. Les districts hydrographiques sont les principales unités de gestion conformément à la directive-cadre sur l’eau et à la directive «Inondations». Des unités de gouvernance spéciales (autorités de district de bassin hydrographique) qui recoupent les juridictions peuvent être mises en place pour préparer des plans de gestion de bassin hydrographique (PGBH) et des plans de gestion des risques d'inondation (PGRI) afin de mettre en œuvre les directives connexes. Ces plans nécessitent la coopération de différentes autorités nationales, régionales et locales. Pour les bassins hydrographiques qui franchissent les frontières nationales, les structures de gouvernance sont progressivement formalisées et les PGDH internationaux sont de plus en plus développés [COM(2019) 95 final]. Par exemple, dans le bassin de la Save, un système opérationnel doté de plusieurs outils a été mis au point dans le cadre d’un effort conjoint des parties prenantes des pays faisant partie du bassin afin de faciliter une réponse coordonnée aux inondations extrêmes et aux phénomènes de pollution (étudede cas du bassin de la Save). Néanmoins, selon le système d’établissement de rapports des États membres de l’UE, la gouvernance a constitué l’un des obstacles les plus importants [COM(2021)970 final]lors de la mise en œuvre du cadre pour l’eau et des directives sur les inondations.
Les mécanismes visant à mettre en pratique la gouvernance à plusieurs niveaux pour l'adaptation au changement climatique sont multiples et peuvent avoir lieu par le biais de canaux formels (par exemple, établis par la loi, les contrats et accords juridiques) ou informels (par exemple, en raison de relations et de confiance). Des exemples (OCDE, 2022, ONU-HABITATS, 2022) pertinents pour l’adaptation au changement climatique sont les suivants:
- Élaboration de politiques et de législations pertinentes (y compris de stratégies et de plans d'adaptation). Ces politiques nécessitent une action de la part d’acteurs travaillant à différents niveaux de gouvernement et dans différents secteurs d’action. Par conséquent, leur mise en œuvre nécessite une approche de gouvernance à plusieurs niveaux.
- Création d'organes intergouvernementaux avec une représentation multipartite, impliquant à la fois les décideurs et d'autres parties intéressées. Des exemples communs sont les groupes de travail interministériels pour aborder la nature transversale de l'adaptation, les comités permanents ou temporaires multipartites et multiniveaux, les conférences et les conseils. Il est important d'associer les niveaux inférieurs de gouvernement à l'élaboration des politiques pour veiller à ce que les priorités infranationales soient prises en compte et à ce que toutes les parties prenantes participent à la mise en œuvre réussie des politiques. De nouvelles unités de gouvernance de coordination (unités de gouvernance à vocation spéciale qui recoupent les juridictions) pourraient également être créées. Ils peuvent aborder des questions qui dépassent les limites juridictionnelles et correspondent le mieux à la nouvelle échelle d'analyse (autorités de bassins hydrographiques, union de municipalités).
- Élaboration d'accords bilatéraux ou multilatéraux entre les niveaux de gouvernement ou entre diverses parties prenantes. Les institutions impliquées (qui peuvent même appartenir à différents pays) conviennent de poursuivre un objectif collectif, rassemblant des connaissances et des responsabilités complémentaires. Les contrats ou accords environnementaux volontaires sont des outils utilisés pour appliquer concrètement les principes de gouvernance à plusieurs niveaux à des domaines spécifiques. Ils sont établis sur une base volontaire, mais ils sont formellement adoptés (signés par tous les partenaires) et contraignants en termes de responsabilité, de financement et de calendrier. Tant les acteurs publics que privés peuvent être signataires de ces contrats. Il peut s’agir de contrats fluviaux en Flandre (Belgique), de contrats relatifs à des zones humides (par exemple, contrat de delta de Camargue, France) ou d’accords forestiers (lacOcchito, Italie). Les contrats d’habilitation ou les contrats de délégation peuvent être d’autres formes d’accords à plusieurs niveaux, dans le cadre desquels les autorités locales sont progressivement habilitées ou déléguées par l’administration centrale pour accomplir certaines tâches.
- Mise en réseau avec d'autres collectivités locales et régionales. La participation à des réseaux tels que les cadres internationaux de coopération thématique et les plates-formes partagées peut permettre de trouver de nouveaux partenaires et des possibilités d'approches concertées de l'adaptation grâce à la collaboration intermunicipale et interrégionale.
Détails supplémentaires
Détails de l'adaptation
Catégories du GIEC
Institutionnel: politiques et programmes gouvernementauxParticipation des parties prenantes
La participation des parties prenantes est un élément essentiel permettant une gouvernance à plusieurs niveaux. Toutes les formes de gouvernance à plusieurs niveaux énumérées dans la section Description incluent la participation des parties prenantes. Les types et le nombre de parties prenantes à impliquer varient en fonction de la question thématique et de la taille de la zone. Différents niveaux de participation (ECNL,2016) peuvent être identifiés: 1) un accès de base à l'information pour informer le public sur les questions, les options et les solutions; 2) des processus de consultation pour s'assurer que la rétroaction est recueillie afin d'influencer les décisions; et enfin 3) la participation active et le co-développement de solutions permettant aux différents acteurs de participer de manière proactive au processus décisionnel.
Facteurs de réussite et facteurs limitants
Les réseaux de villes constituent un élément important pour soutenir et faire progresser la gouvernance à plusieurs niveaux, en favorisant la coopération horizontale entre les municipalités. Mayors Adapt - L'initiative de la Convention des maires de l'UE sur l'adaptation au changement climatique a été lancée par la Commission européenne et soutenue par l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) dans le cadre de la stratégie d'adaptation de l'UE. Il a été mis en œuvre dans le cadre de la Convention des maires, l’initiative phare européenne pour les villes visant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Mayors Adapt fournit un cadre d'action aux autorités locales. Il offre également une plate-forme pour un plus grand engagement et la mise en réseau par les villes, et sensibilise le public sur l'adaptation et les mesures nécessaires. La mission de l’UE sur l’adaptation au changement climatique donne aux régions et aux autorités locales européennes sélectionnées les moyens d’atteindre la résilience au changement climatique.
En outre, les réseaux d'aires protégées sont essentiels pour soutenir une gouvernance coordonnée des ressources naturelles. Ils permettent la connexion écologique des écosystèmes, soutiennent la capacité des individus ou des populations d'espèces à se déplacer d'un site à l'autre et offrent ainsi une résilience au changement climatique.
Lors de l’établissement de contrats entre les différents niveaux de gouvernement pour permettre une coordination horizontale et verticale (OCDE, 2022), les facteurs de réussite peuvent inclure:
- traiter les asymétries d'information de manière transparente et avec une interaction entre les niveaux de gouvernement;
- définir des objectifs communs;
- définir clairement les contributions des parties y, en veillant à ce qu'elles soient responsables de leurs contributions;
- préciser les indicateurs permettant d'évaluer la mise en œuvre des tâches convenues;
- mettre en place un mécanisme d’exécution pour rendre l’engagement crédible (interne, externe ou par un tiers).
En outre, le renforcement des capacités, la décentralisation budgétaire, la participation des parties prenantes, le mandat local en matière d’action pour le climat, la collecte et le partage de données, ainsi que des cadres juridiques favorables sont des conditions essentielles reconnues par l’habitat des Nations unies dans la gouvernance à plusieurs niveaux pour le développement durable local (ONU-HABITAT,2022). Ils s’appliquent également à l’adaptation au changement climatique.
Les connaissances et les orientations en matière d’adaptation, élaborées à chaque niveau de gouvernance ou dans des secteurs individuels, devraient être mises à disposition de manière coordonnée, par exemple en créant une plateforme d’information partagée ou en interconnectant différentes plateformes existantes afin d’éviter la fragmentation des informations pertinentes. Le financement de l'adaptation à chaque niveau de gouvernance devrait être cohérent entre eux afin de s'assurer que les mêmes priorités sont prises en compte (également pour éviter une mauvaise adaptation). Les rapports coordonnés sur les politiques entre les différents niveaux de gouvernance sont fortement encouragés à suivre les progrès de l'adaptation de manière cohérente.
Les cadres juridiques jouent un rôle décisif dans l’établissement de contrats ou d’accords volontaires (par exemple, les contrats fluviaux, les contrats delta, voir aspects juridiques de cette option). À l’inverse, les lacunes législatives ont été considérées comme un obstacle à la mise en œuvre intégrale des mêmes mécanismes. Un faible intérêt ou une faible sensibilisation à la valeur des processus participatifs peuvent également limiter la mise en œuvre de systèmes de gouvernance à plusieurs niveaux, en particulier dans des contextes qui sont régis par des approches descendantes traditionnelles. Les relations hiérarchiques entre les institutions, avec des autorités dominantes et une forte répartition des responsabilités entre les différents niveaux de gouvernance empêchent encore la création de groupes de gouvernance à plusieurs niveaux.
La mise en place de cadres de gouvernance à plusieurs niveaux peut prendre beaucoup de temps, en particulier s’il s’agit d’une nouvelle approche pour certaines régions. La prise de décisions peut être répartie entre différentes autorités, en particulier si aucune règle claire n'est établie. Il faudra peut-être plus de temps pour convenir d'objectifs et de solutions communs entre les différents niveaux de gouvernance. Cependant, si le processus réussit à trouver des actions concertées, cela devrait être plus légitime et avoir un héritage à long terme.
Coûts et avantages
Des ressources financières et humaines adéquates sont nécessaires pour mener à bien la consultation et la coordination des parties prenantes et des autorités à tous les niveaux de gouvernance. Il devrait s'agir de processus continus et institutionnalisés plutôt que d'événements ad hoc, financés dans le cadre de projets limités dans le temps. Les mécanismes de gouvernance à plusieurs niveaux peuvent entraîner des coûts supplémentaires pour la mise en place d’une unité de coordination, la mise en œuvre de processus de dialogue approfondis, l’expertise et les services externes, les dépenses liées au personnel (nouveaux postes permanents ou temporaires) et les réunions.
Tous les niveaux de gouvernance bénéficient de mécanismes de coordination horizontaux et verticaux. Il est particulièrement difficile d'évaluer ou de quantifier les avantages monétaires des processus. La gouvernance à plusieurs niveaux à Valence (étudede cas sur l’espace de collaboration valencienne)devrait avoir une influence transversale sur l’action future pour le climat. En Allemagne, le projet «Régions en évolution» a démontré que la collaboration entre l’État fédéral, les districts et les municipalités a contribué à créer les conditions propices à la mise en œuvre de la loi fédérale sur l’adaptation au niveau local. En outre, les bases d’une adaptation active au changement climatique ont été jetées dans 100 municipalités de près de 2,4 millions d’habitants (étudede cas sur l’autonomisation des petites municipalités rurales en Rhénanie-du-Nord-Westphalie).
Aspects juridiques
L’élaboration des politiques et de la législation dans l’UE est une gouvernance à plusieurs niveaux en soi, car elle nécessite la collaboration de différents niveaux de gouvernance et la collaboration avec les secteurs. Les lois peuvent créer des obligations juridiquement contraignantes d'intégrer les mesures de lutte contre le changement climatique dans les politiques sectorielles et d'inclure l'adaptation dans les plans nationaux et infranationaux. En outre, de nouveaux organes de gouvernance sont généralement établis par la loi qui clarifient et attribuent des responsabilités à tous les niveaux de gouvernance.
La possibilité d'établir des contrats ou des accords volontaires à plusieurs niveaux est limitée par la législation. Les résultats des projets TUNE UP (Promotion de la gouvernance à plusieurs niveaux pour améliorer la protection de la biodiversité dans les zones marines) et WETNET suggèrent que, chaque fois que des obstacles juridiques empêchent la possibilité d’établir des accords juridiquement contraignants à plusieurs niveaux, les solutions possibles peuvent inclure la mise en place d’étapes intermédiaires telles qu’un «protocole d’accord» ou un «protocole de collaboration». Toutefois, ces accords ne comportent pas d’engagements financiers pour les signataires, ni de dispositions budgétaires, de sorte que leur force est inférieure à celle des contrats réels (InterregMed TUNE UP, 2021).
Délai de mise en œuvre
La mise en place de systèmes de gouvernance à plusieurs niveaux peut nécessiter environ un an de mise en œuvre. Un délai supplémentaire peut être nécessaire pour mettre en place un éventuel organe de coordination permanent.
Durée de vie
Les changements apportés aux cadres de gouvernance pour faire face à l'adaptation au changement climatique devraient avoir un caractère à long terme ou permanent, afin d'assurer l'efficacité au fil du temps. Les échanges entre les différents niveaux de gouvernance et entre les secteurs devraient être continus afin de consolider les relations et l'échange de connaissances. Les nouveaux cadres de gouvernance peuvent faire l’objet d’améliorations et de mises à jour continues, sur la base de nouvelles connaissances scientifiques, de preuves pratiques et de modifications législatives.
Informations de référence
Sites Web :
Références:
OCDE (2022), La gouvernance régionale dans les pays de l’OCDE: Trends, Typology and Tools, OECD Multi-level Governance Studies, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/4d7c6483-fr.
ONU-HABITAT, 2022. Gouvernance à plusieurs niveaux pour une action efficace en faveur du climat urbain dans les pays du Sud
Cantaluppi et al., 2023. Les contrats relatifs aux zones humides en tant qu'outils de gouvernance durable: Examen des résultats du projet Interreg CREW «Coordinated Wetland Management in Italy-Croatia Cross Border Region» (Gestion coordonnée des zones humides dans la région transfrontalière Italie-Croatie)
GIZ, 2018. Gouvernance climatique à plusieurs niveaux Soutenir l'action locale
Projet Waterland, élément livrable 3.1. Caractérisation de la gouvernance et de la politique de soutien
Publié dans Climat-ADAPT: Dec 6, 2024
Études de cas liées à cette option :
Language preference detected
Do you want to see the page translated into ?